Autrefois, on traitait les montagnards de crétins des Alpes. Eloignés de l’air maritime, ils étaient en effet nombreux à souffrir de crétinisme, maladie due à un manque d’iode. Or, cet oligo-élément est essentiel pour le fonctionnement de la thyroïde, une glande au rôle important, bien que souvent méconnue. Les hormones qu’elle sécrète régulent en effet toutes les fonctions dans l’organisme, même avant la naissance: développement du fœtus, croissance osseuse, développement mental, stimulation de la consommation d’oxygène des tissus, transformation des graisses et des sucres, etc.
Besoins journaliers
Les besoins en iode sont variables selon l’âge:
- entre 60 à 120 microgrammes par jour (µg/j.) jusqu’à l’âge de 10 ans;
- 100 à 150 µg/j. pour les adolescents;
- 100 µg/j. pour les adultes;
- 150 à 200 µg/j. pour les femmes enceintes ou qui allaitent.
Une alimentation équilibrée couvre en général ces besoins. De plus, dans les pays développés, le sel de table est enrichi de cet oligo-élément (en Suisse, de 20 mg/kg), ce qui a permis d’enrayer certaines maladies typiques des carences en iode, telles que le goitre (augmentation de volume plus ou moins forte de la glande) et le crétinisme.
Où trouver l’iode
En cas de carence ou de gros besoins (adolescence, grossesse), il est conseillé d’augmenter les apports en mangeant des aliments riches en iode. Soit, bien sûr des algues marines, et aussi du poisson, des crustacés, du soja, des haricots verts et des laitages, qui en contiennent en quantité plus ou moins importante.
Par exemple:
- algues marines: 7000 µg/100 g;
- morue fraîche: 500 µg/100 g;
- crustacés: 30 µg/100 g;
- viandes: 5 µg/100 g;
- un œuf: 4 à 10 µg/100 g;
- haricots verts: 30 µg/100 g.
Dysfonctionnements
Quelque 200 millions de personnes dans le monde souffrent d’une maladie de la thyroïde, en majorité des femmes. Parmi les principaux troubles, avec de multiples répercussions sur la santé:
L’hyperthyroïdie, soit une sécrétion trop grande des hormones, qui provoque un emballement de tous les métabolismes: tout fonctionne trop et trop vite.
Symptômes principaux possibles:
- insomnie;
- nervosité, fragilité émotionnelle, anxiété;
- diarrhée, amaigrissement malgré un appétit normal voire accru;
- faiblesse musculaire;
- transpiration excessive, sensation de chaleur;
- goitre;
- rythme cardiaque accéléré, palpitations;
- yeux exorbités, douloureux, sensibilité excessive à la lumière, diminution de l’acuité visuelle.L’hypothyroïdie, qui, à l’inverse, se caractérise par une production insuffisante des hormones thyroïdiennes, d’où un ralentissement général, avec comme principaux symptômes possibles:
- fatigue constante, apathie, léthargie, déprime;
- constipation, prise de poids malgré une perte d’appétit;
- muscles raides et crispés;
- frilosité, sensation de froid;
- rythme cardiaque ralenti;
- voix rauque et plus grave (gonflement des cordes vocales) ;
- règles plus abondantes.
En cas de doute, consultez
A noter qu’il ne s’agit là que de symptômes possibles d’un trouble de la thyroïde. Si vous souffrez de ce genre de problèmes, et en cas de doute, il est recommandé de vous adresser à un médecin.
Ellen Weigand
Prochain article:
Les traitements des troubles de la thyroïde
En savoir plus: http://perso.wanadoo.fr/ evl2000/thyro.htm
Comment ça marche
Un équilibre délicat à préserver
Située juste au-dessous de la pomme d’Adam, dans l’avant du cou, en forme de papillon, la thyroïde touche la trachée, l’œsophage, les quatre glandes parathyroïdes et les deux nerfs récurrents qui commandent la mobilité des cordes vocales.
Pour que les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) soient sécrétées en fonction des besoins de l’organisme, l’hypophyse, une petite glande rattachée au cerveau, fabrique une hormone régulatrice, la TSH, (thyréostimuline), qui stimule la thyroïde lorsque le taux des hormones thyroïdiennes dans le sang baisse. Lorsque ce taux est trop élevé, la TSH est mise au repos. Parallèlement, l’hypothalamus, petite région du cerveau située au-dessus de l’hypophyse, sécrète de la TRH, hormone de libération de la thyréostimuline.