A chaque échéance fiscale, on se pose les mêmes questions, déprimé rien qu’à l’idée de la feuille d’impôts encore vierge qui nous attend: quels documents fallait-il conserver pour la remplir? Et ne serait-il pas judicieux de s’adresser à un professionnel?
«Une fiduciaire ne va pas révolutionner la déclaration d’impôts d’un simple salarié, répond Norbert Rose, directeur de la fiduciaire Veledes Lausanne SA. Sauf, bien sûr, s’il oublie des déductions.» Christine Martin, cheffe du Service des impôts de la caisse et du contentieux de la commune de Lausanne, nuance même cet avantage: «En cas d’erreur, la commission d’impôts corrige également en faveur du contribuable. Du moins si elle dispose des informations de base.»
Comme salarié, il est donc possible de s’en sortir seul, en principe sans déficit. «Mais les personnes disposant d’une propriété immobilière devraient recourir à une fiduciaire, précise Norbert Rose. Au moins la première fois, notamment pour définir la valeur locative.»
Choisir sa fiduciaire
Et, en général, les indépendants s’adressent à des professionnels.
A défaut d’être indispensable, le recours à une fiduciaire peut toutefois être confortable, surtout si l’on est allergique aux chiffres. Mais comment trouver la bonne? «Notre profession n’est pas protégée, explique Dominique Rivollet, président de l’Ordre genevois de la Chambre fiduciaire. La Chambre fiduciaire suisse, qui constitue une garantie de qualité, regroupe surtout les grandes et moyennes fiduciaires aux tarifs élevés.»
Or, les salariés ont intérêt à s’adresser à des petits bureaux ou à des indépendants. Là, il débourseront environ 100 à 150 fr. pour une déclaration simple. Mais n’importe qui peut proposer ses services! «Il
est arrivé, que des particuliers peu scrupuleux encaissent d’avance leurs honoraires, sans fournir le moindre résultat», relève Norbert Rose. Le meilleur moyen de trouver la bonne fiduciaire reste donc le bouche-à-oreille.
n Garanties
n minimales
Et, pour éviter les mauvaises surprises:
• Demandez un devis.
• Gardez une copie des documents remis à la fiduciaire.
• Surveillez que les délais soient bien respectés. A défaut, vous serez responsable vis-à-vis de l’autorité fiscale. Un retard peut coûter une taxation d’office, peu avantageuse, et des pénalités allant de quelques centaines de francs à quelques milliers (en cas de récidive).
• Ne payez que quand la déclaration remplie vous sera parvenue.
• Vérifiez que les informations y figurant sont correctes.
n Ce qu’il faut garder
Et sachez, que l’on fasse sa déclaration soi-même ou qu’on la confie à une fiduciaire, qu’il faut conserver certains documents. Les rassembler, c’est déjà la moitié du travail:
• Les certificats de salaire.
• Le bouclement des comptes salaires, épargnes et CCP, pour récupérer l’impôt anticipé perçu par les banques. En cas de perte, la demande d’un nouveau document peut coûter une dizaine de francs.
• Les attestations de prêt, car l’intérêt de la dette peut être déduit.
Sophie Reymondin
où trouver de l’aide?
Permanences durant la période fiscale
La fiduciaire n’est pas un passage obligé: certaines organisations, syndicats ou partis politiques ouvrent, en effet, des permanences durant la période fiscale. Elles s’adressent à tous les salariés et retraités, qui peuvent venir y faire remplir leur feuille d’impôts contre une modique somme. Du moins dans les villes, où ces organismes sont bien implantés. De plus, la plupart des communes organisent des séances d’information. Dès aujourd’hui ouvrez donc tout grand vos yeux et vos oreilles!
Quelques pistes:
• Le parti ouvrier populaire (POP) propose des permanences de mi-février à fin mars. Une petite contribution est perçue, calculée en pourcent du montant imposable (entre 5 et 50 fr.). Se renseigner auprès des sections locales.
• L’Association de défense des retraités Avivo, remplit également les feuilles d’impôts de tous les salariés et retraités (contribution: entre 20 et 60 fr.). Cette association est bien implantée sur le territoire, même dans les petites villes, sauf dans les cantons de Fribourg et Berne. Se renseigner auprès de l’Avivo de son canton.
• A partir de mi-février, l’Ecole-Club Migros proposera des cours destinés à tous ceux qui désirent se familiariser avec la déclaration fiscale.