Malgré la force du franc et une conjoncture incertaine, Travail.Suisse réclame une hausse des salaires de 1,5% à 3% en 2012. L’occasion de découvrir la richesse du vocabulaire en matière de salaire.
- Le salaire brut correspond à la rémunération convenue avec l’employeur. Généralement indiqué sur le contrat de travail, il s’élève, en moyenne suisse, à 5823 fr. par mois (état 2008*). Attention: ce montant ne tient pas compte des déductions salariales qui atteignent plusieurs centaines de francs, à ne pas négliger donc au moment de négocier son salaire à l’embauche.
- Le salaire net équivaut au montant perçu, déduction faite des cotisations sociales: assurance vieillesse et survivants (AVS), assurance invalidité (AI), assurance perte de gain (APG) et assurance chômage (AC). Soit 6,25% au total. Déductions auxquelles s’ajoutent encore, dans la majorité des cas, l’assurance accidents (variable selon la profession) et les cotisations au 2e pilier (entre 7 et 18% selon l’âge de l’employé, qui prend la moitié à sa charge).
- Le salaire réel tient compte de la hausse du coût de la vie. Ainsi, par exemple, les salariés soumis à des conventions collectives de travail devraient voir leur rémunération augmenter de 1,6% en moyenne en 2011, selon l’Office fédéral de la statistique. Mais, si on tient compte du renchérissement de 0,7% prévu pour cette année, le supplément réel ne sera, au final, que de 0,9%. Un salaire de 5823 fr. augmenté de 1,6% affichera donc 93.20 fr. de plus, mais le pouvoir d’achat, lui, ne sera augmenté que de 52.40 fr.
- Le salaire coordonné (également appelé salaire LPP) définit la part du revenu assurée par le 2e pilier et détermine le montant de ces cotisations retenues sur le salaire. Pour le calculer, il suffit de soustraire 24 360 fr. (déduction de coordination en 2011) du salaire annuel brut. Ainsi, pour un salaire mensuel de 5823 fr. payé 13 fois, soit 75 699 fr., le salaire coordonné est donc de 51 339 fr. A noter également: un salaire coordonné inférieur à 3480 fr. n’est pas obligatoirement affilié au 2e pilier et, au-dessus de 59 160 fr., l’excédent devient «surobligatoire»; or, la rémunération du capital est généralement moins avantageuse que pour la part obligatoire.
- Le salaire minimum en tant que tel n’existe pas en Suisse; 40% environ des salariés ont pourtant une limite minimale fixée par leur convention collective de travail. L’Union syndicale suisse a, de son côté, lancé une initiative populaire pour obtenir 4000 fr. par mois pour 42 heures de travail hebdomadaires ou 3800 fr. pour 40 heures: elle a jusqu’au 25 juin 2012 pour réunir les 100 000 signatures requises.
- Le salaire au mérite rémunère l’employé en fonction de la qualité de son travail. Les critères d’évaluation doivent toutefois être connus du salarié et clairement définis à l’avance. Plus avantageuse, la participation au chiffre d’affaires se calcule sur la base des recettes brutes, hors charges, réalisées par la société au cours de l’année. Alternative: la participation au bénéfice de l’entreprise est fonction du gain réalisé au cours d’un exercice comptable.
- Le 13e salaire, enfin, équivaut au versement éventuel d’une paie de plus en fin d’année et fait partie intégrante du salaire. Il ne s’agit pas d’une prime accordée à bien plaire par l’employeur.
*Derniers chiffres disponibles.