Le taux d’humidité idéal dans une pièce habitée se situe entre 40 et 50%. On peut le mesurer à l’aide d’un hygromètre, qu’on trouve dans les grandes surfaces, souvent combiné avec un thermomètre. Un taux plus élevé favorise l’apparition de moisissures sur les parties moins bien isolées des murs et encourage la prolifération d’acariens, qui peuvent provoquer des allergies, voire de l’asthme.
Cette humidité trop élevée étant généralement due à une aération insuffisante de la pièce, il est aisé d’y remédier en ouvrant régulièrement – mais pas trop longtemps – les fenêtres (lire l’encadré ci-dessous)... Dans les locaux difficiles à aérer, ou au sous-sol, on aura recours à un déshumidificateur, appareil cependant plutôt onéreux (500 à 1500 fr.) et gourmand en énergie (300 à 600 W).
Trop sec
On est toutefois plus souvent confronté au problème inverse, à savoir à un faible taux d’humidité, particulièrement en hiver. Or, un milieu trop sec peut provoquer des irritations du nez et de la gorge ainsi que des difficultés respiratoires et de la toux.
Normalement, l’humidité produite par la cuisson, la douche et le bain, le repassage et autres activités de nettoyage ainsi que l’apport produit par les plantes et la respiration des occupants est suffisante. Mais des défauts d’étanchéité des portes ou des fenêtres ainsi qu’une aération inadéquate peuvent entraîner un assèchement de l’habitat.
Il faut donc calfeutrer les diverses fuites, éviter de laisser des fenêtres ou impostes entrouvertes, régler la température des pièces entre 16 et 20º C, et aérer quelques minutes, mais efficacement, trois à quatre fois par jour. Faire sécher un peu de lessive dans un coin de l’appartement diminuera de plus la consommation et l’usure du sèche-linge…
Trois types d’humidificateurs
Si ces quelques mesures simples ne suffisent pas, il faudra envisager l’achat d’un humidificateur, équipé d’un hygrostat, ou surveiller attentivement l’hygromètre pour éviter qu’un taux d’humidité devenu excessif ne rende le remède pire que le mal. Il en existe trois types:
> Le plus ancien, dit à vapeur chaude, évapore l’eau à l’aide d’un corps de chauffe ou d’électrodes. On le déconseillera en raison des risques de brûlures qu’il occasionne, particulièrement pour les enfants, et de sa consommation d’électricité excessive: plus de 400 W, pouvant représenter plusieurs centaines de francs par année. Son seul avantage est de produire de la vapeur stérilisée, exempte de tout germe.
> Le deuxième type, à vapeur froide, est particulièrement simple: un ventilateur souffle de l’air contre de la mousse ou des surfaces en buvard imbibées d’eau. Ces modèles sont économiques à l’achat (dès
50 fr.), fiables, et consomment peu d’électricité (20 à 40 W). Leur production de vapeur est cependant plus faible et le bourdonnement du ventilateur peut se révéler gênant la nuit ou dans un environnement calme. Les buvards, bon marché, doivent être changés lorsqu’ils sont entartrés. Alors, les mousses seront trempées dans du détartrant pour ménage, dilué dans de l’eau. Ces appareils doivent par ailleurs être vidés et nettoyés très régulièrement pour éviter que l’apparition de germes et de bactéries diverses dans leur réservoir ne contamine l’air.
> Les modèles à pulvérisation (ou nébuliseurs) sont apparus plus récemment. L’eau y est pulvérisée
en microscopiques gouttelettes à l’aide d’ultrasons et projetée par une petite soufflante, formant un joli panache avant de s’évaporer dans la pièce. Ces appareils, plus chers à l’achat (de 150 à 500 fr.), mais de consommation raisonnable (environ 50 W), sont aussi plus délicats et nécessitent un entretien plus poussé. Par ailleurs, comme l’eau n’est pas évaporée à l’intérieur de l’appareil, le calcaire, toujours présent dans les gouttelettes, pourrait se déposer en fine couche de poussière blanche sur les meubles et bibelots. Pour éviter ce désagrément, ces appareils sont équipés d’un filtre à calcaire qu’il faut changer régulièrement (compter 40 fr. environ, une à trois fois par an).
Laurent Zahn
le bon compromis
Pas trop d’air, pas trop chaud
L’air chaud a une plus grande capacité de rétention de l’humidité que l’air froid. A 20°C, il est en effet capable de «contenir», sous forme de vapeur et donc de façon invisible, quatre fois plus d’humidité que de l’air à 0°C. Cette particularité physique a deux conséquences:
> Si la température d’une pièce diminue trop fortement, l’air ne peut plus retenir la totalité de l’humidité. Une partie de la vapeur d’eau va donc se condenser et se déposer sur les surfaces froides, telles les vitres.
> Mais à l’inverse, en laissant entrer dans la maison de l’air froid, même saturé d’humidité, son taux va se réduire à 25% une fois réchauffé à la température ambiante et ne suffira pas à assurer une hygrométrie idéale.
Il convient ainsi de trouver un subtil dosage entre la température intérieure (idéalement de 16°C à 18°C, ce qui n’est évidemment pas très confortable) et la durée d’aération des locaux (quelques minutes seulement pour éviter de faire chuter la température intérieure, mais trois à quatre fois par jour pour laisser entrer suffisamment d’air).