Hernie, le mal de dos majeur

Au top des peurs de ceux qui souffrent du dos: la hernie discale! Si la chirurgie n’est aujourd’hui plus incontournable, aucun «hernieux» n’échappe à la modification de ses habitudes en matière d’effort.

Sommaire

côté porte-monnaieDe 400 fr. l’examen à 16 000 fr. l’opérationDu diagnostic à l’opération en passant par les divers traitements conservateurs envisageables, une hernie discale coûte cher. Un examen au scanner pour investiguer des signes neurologiques précis au niveau des lombaires coûte env. 400 fr., un IRM près du double; quant à l’opération, elle culmine à 16 000 fr. tout compris, pour une hospitalisation en privé.L’assurance obligatoire (LAMal) assimile la hernie à une maladie; elle prend en charge les examens (radio, scanner, IRM) et bien sûr l’opération. L’acupuncture est couverte par l’assurance obligatoire lorsqu’elle est pratiquée par un médecin dont la formation en acupuncture est reconnue par la FMH, par les complémentaires dans le cas contraire. En revanche, la DNFT telle qu’elle est pratiquée par Olivier Bignolas n’est remboursée ni par l’assurance de base ni par les complémentaires.2e encadréalternatives à l’opérationAcupuncture et DNFT, des résultats encourageantsPoint commun de l’opération et des traitements médicamenteux: on ne traite pas le mal à sa racine. C’est ce que leur reprochent Allan et Brigitte Laserson, physiothérapeutes de formation et acupuncteurs à Lausanne: «Ne traiter que les symptômes équivaut à couper un signal d’alarme, au lieu d’en chercher l’origine. La médecine traditionnelle chinoise (MTC) tente plutôt de corriger le terrain, de renforcer l’organisme entier du patient pour qu’il pare à ses dysfonctionnements.» Selon la MTC, le bas du dos est animé par les «méridiens» des reins, du foie et de la rate. L’acupuncture permet de rétablir l’équilibre de ces courants énergétiques, nommés d’après les organes qu’ils traversent. Mais la médecine chinoise a aussi l’avantage de décrire des causes précises aux problèmes lombaires: excès en tous genres (travail, sport, stress...) ou au contraire manque d’exercice, mais aussi invasion de froid et d’humidité (attention aux nombrils à l’air... et aux slips de bain mouillés), grossesse, accouchement, etc.Pour être efficace, l’acunpuncture s’accompagne donc d’une remise en question de ses habitudes de vie. Nul besoin, en revanche, de stopper tout traitement médicamenteux: «Mais les patients en ressentent moins le besoin et diminuent souvent spontanément leurs doses, en accord avec leur médecin», affirme Brigitte Laserson. L’acupuncture ne s’oppose évidemment pas à l’opération lorsque celle-ci est nécessaire. En revanche, elle accélère la guérison après l’intervention.Vision plus globaleCette vision plus globale du corps est aussi celle d’Olivier Bignolas. Chiropraticien de formation, il est aujourd’hui le seul en Suisse, dans son cabinet d’Echandens (VD), à pratiquer une nouvelle méthode américaine, sans manipulations, prometteuse en ce qui concerne les hernies discales: la DNFT, pour «Méthode directionnelle non forcée»: de subtiles pressions à des endroits clés du corps, visant à réorienter en douceur la géométrie complexe de l’organisme, chamboulée par la fatigue, l’âge, l’usure, etc. «En fait, le corps lui-même fait le travail, une fois l’impulsion donnée», précise Olivier Bignolas. Le tout, évidemment, est de la donner... Chaque séance commence par une analyse (au toucher) de l’état du patient; le nombre de séances varie entre 6 et 12.3e encadréprévenir les problèmes de disquesLa chorégraphie du quotidienIl est possible d’éviter les problèmes de disques intervertébraux. Mais cela signifie repenser la plupart des gestes du quotidien: il s’agit en effet d’alléger au maximum la pression subie par ces petits amortisseurs, en particulier celui situé entre la 5e vertèbre lombaire et le sacrum (pointe de la colonne vertébrale). Exemples les plus simples:• Se lever: couché sur le dos, genoux pliés, se tourner en bloc sur le côté. Prendre appui sur une main, laisser en même temps les jambes faire balancier en bas du lit, se pencher en avant, le dos droit... et pousser sur les jambes pour se mettre debout.• Etre assis: éviter les sièges bas et mous; l’angle entre le tronc et les cuisses doit dépasser 90°. Le dossier doit soutenir le bas du dos. Pour lire ou écrire, s’avancer sur la chaise et prendre appui sur les avant-bras.• Etre debout: deux positions sont à éviter — la cambrure exagérée ou, à l’inverse, le dos rond et le ventre relâché. Penser à rentrer le menton et le ventre et à «se grandir»... et ne pas rester debout trop longtemps.

Bon à Savoir 08-2002

14.08.2002

Blaise Guignard

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Mot de passe oublié?

Votre vieux lumbago a passé la vitesse supérieure? La douleur s’étend maintenant à la jambe et fait de vos déplacements une torture? Il est bien possible que vous souffriez d’une hernie discale... Pas de panique, on en guérit.
On parle de hernie discale lorsqu’un disque intervertébral – un petit coussin amortisseur entre les vertèbres – s’use de façon anormale, en présentant une excroissance (hernie). C’est lorsque celle-ci touche et enflamme le nerf sciatique longeant la colonne que naît la douleur, qu’on appelle d’ailleurs «sciatique» par raccourci. Généralement, le problème survient au niveau des lombaires, soumises à de fortes pressions (70 kg en position debout).
Le problème est-il devenu plus fréquent? Difficile à dire: on sait en effet que les problèmes de disques intervertébraux sont répandus, mais pas nécessairement douloureux. Selon certaines études, 40% de la population présente donc une excroissance anormale d’un disque et 8% une «véritable» hernie touchant au nerf sciatique, mais sans s’en rendre compte. A l’inverse, des douleurs au bas du dos, même sévères, n’ont pas forcément une hernie pour origine...
Autant dire que le médecin (en général un rhumatologue) ne pose pas le diagnostic à la légère, mais seulement en présence de signes neurologiques clairs: douleur irradiante dans la jambe, paralysie partielle ou plus grave.

Le diagnostic
«En présence d’une véritable sciatique, explique le Dr Olivier Raccaud, rhumatologue à Lausanne, la radiographie vise avant tout à exclu-re des causes graves comme une fracture, une tumeur, etc. Le scanner, éventuellement l’IRM (imagerie par résonance magnétique) permettent ensuite de confirmer le soupçon de hernie.»
Le cas échéant, le médecin et le patient vont convenir d’un traitement dit «conservateur», afin de faire évoluer la hernie vers la guérison sans passer sur le billard. But? Faire régresser l’inflammation du nerf sciatique. «Cela se produit dans 80% des cas, mais peut durer des mois», précise le Dr Raccaud. Evidemment, la douleur ne rend pas les malades... patients. Moyens? Plus les signes neurologiques sont saillants, plus il faut frapper fort: anti-inflammatoires, cortisone par la bouche, par infiltrations ou en perfusion, antidouleurs (y compris morphine).
«Un traitement physique (physiothérapie, ostéopathie, etc.) doux est aussi préconisé. Mais pas question, à ce stade, d’opération – sauf urgence, telle qu’une paralysie.
Ce que confirment le Dr Olivier Vernet et le Pr Heinz Fankhauser, tous deux neurochirurgiens spécialisés dans le traitement des hernies discales dans leur cabinet de Lausanne. «De nos jours, on considère moins les signes neurologiques comme des indications pour une opération d’urgence, souligne le Pr Fankhauser. En revanche, on tient plus compte de l’importance pour le patient de recouvrer ses capacités, par exemple pour exercer son métier.» En clair, l’opération est surtout une alternative aux traitements conservateurs, décidée en fonction de l’intensité de la douleur et de la nécessité pour le patient de recouvrer ses capacités, par exemple pour exercer son métier.

L’opération
Moins systématique – même si rien qu’à Lausanne, elle concerne tout de même 600 à 700 patients par an – l’opération est en revanche devenue plus efficace, mieux ciblée: «Dans 80% des cas, les patients n’ont plus de douleur après l’opération. La moitié des autres 20% vont vraiment mieux, tout en souffrant encore de douleurs résiduelles, mais pour l’autre moitié il n’y a aucune amélioration», énumère le Dr Vernet. Une constante toutefois: chaque opération est suivie d’un programme de «rééducation» physique, où le patient doit apprendre à ménager ses disques.
Telle qu’elle est pratiquée en Suisse romande, l’intervention consiste à enlever une partie de l’excroissance du disque, afin de soulager la pression exercée sur le nerf sciatique voisin. Le chirurgien pratique une ouverture de 2 à 4 cm le long de la colonne, «gratte» un peu d’os vertébral pour accéder au disque, et enlève le maximum du noyau pulpeux de ce dernier, sans toucher à son enveloppe externe (au maximum 20% de la masse totale).

Longue convalescence
L’intervention, sous anesthésie complète, dure environ 3/4 h, après un temps de préparation équivalent. Le patient peut se lever dès le lendemain, parfois même avant. Après 4 à 8 jours d’hospitalisation, il peut rentrer chez lui et reprendre progressivement ses activités normales. Mais rares sont ceux qui recommencent à travailler avant 2 mois, voire 3 mois et demi. Un temps mis à profit, déjà lors de la convalescence en clinique, pour réapprendre les gestes de la vie courante les plus simples (se lever, passer l’aspirateur, se brosser les dents, etc.).

Un effort quotidien
Car une fois opéré, ou même soulagé par un autre moyen, le «hernieux» n’a plus droit
à l’erreur: la guérison complète passe forcément par une réévaluation minutieuse de chacun des gestes du quotidien, que l’on effectue mal sans s’en rendre compte, mettant à la torture ses disques intervertébraux. «Une hernie est l’aboutissement de problèmes de disques durant des années, souligne à ce propos Olivier Bignolas, chiropraticien de formation. Il faut donc intensifier les efforts de prévention, comme on l’a fait pour les caries, notamment sur les places de travail et à l’école.» Le praticien sait de quoi il retourne, lui qui a traité une adolescente de 14 ans, déjà opérée d’une hernie discale.
Blaise Guignard

côté porte-monnaie
De 400 fr. l’examen à 16 000 fr. l’opération

Du diagnostic à l’opération en passant par les divers traitements conservateurs envisageables, une hernie discale coûte cher. Un examen au scanner pour investiguer des signes neurologiques précis au niveau des lombaires coûte env. 400 fr., un IRM près du double; quant à l’opération, elle culmine à 16 000 fr. tout compris, pour une hospitalisation en privé.
L’assurance obligatoire (LAMal) assimile la hernie à une maladie; elle prend en charge les examens (radio, scanner, IRM) et bien sûr l’opération. L’acupuncture est couverte par l’assurance obligatoire lorsqu’elle est pratiquée par un médecin dont la formation en acupuncture est reconnue par la FMH, par les complémentaires dans le cas contraire. En revanche, la DNFT telle qu’elle est pratiquée par Olivier Bignolas n’est remboursée ni par l’assurance de base ni par les complémentaires.

2e encadré

alternatives à l’opération
Acupuncture et DNFT, des résultats encourageants

Point commun de l’opération et des traitements médicamenteux: on ne traite pas le mal à sa racine. C’est ce que leur reprochent Allan et Brigitte Laserson, physiothérapeutes de formation et acupuncteurs à Lausanne: «Ne traiter que les symptômes équivaut à couper un signal d’alarme, au lieu d’en chercher l’origine. La médecine traditionnelle chinoise (MTC) tente plutôt de corriger le terrain, de renforcer l’organisme entier du patient pour qu’il pare à ses dysfonctionnements.»
Selon la MTC, le bas du dos est animé par les «méridiens» des reins, du foie et de la rate. L’acupuncture permet de rétablir l’équilibre de ces courants énergétiques, nommés d’après les organes qu’ils traversent. Mais la médecine chinoise a aussi l’avantage de décrire des causes précises aux problèmes lombaires: excès en tous genres (travail, sport, stress...) ou au contraire manque d’exercice, mais aussi invasion de froid et d’humidité (attention aux nombrils à l’air... et aux slips de bain mouillés), grossesse, accouchement, etc.
Pour être efficace, l’acunpuncture s’accompagne donc d’une remise en question de ses habitudes de vie. Nul besoin, en revanche, de stopper tout traitement médicamenteux: «Mais les patients en ressentent moins le besoin et diminuent souvent spontanément leurs doses, en accord avec leur médecin», affirme Brigitte Laserson. L’acupuncture ne s’oppose évidemment pas à l’opération lorsque celle-ci est nécessaire. En revanche, elle accélère la guérison après l’intervention.

Vision plus globale
Cette vision plus globale du corps est aussi celle d’Olivier Bignolas. Chiropraticien de formation, il est aujourd’hui le seul en Suisse, dans son cabinet d’Echandens (VD), à pratiquer une nouvelle méthode américaine, sans manipulations, prometteuse en ce qui concerne les hernies discales: la DNFT, pour «Méthode directionnelle non forcée»: de subtiles pressions à des endroits clés du corps, visant à réorienter en douceur la géométrie complexe de l’organisme, chamboulée par la fatigue, l’âge, l’usure, etc. «En fait, le corps lui-même fait le travail, une fois l’impulsion donnée», précise Olivier Bignolas. Le tout, évidemment, est de la donner... Chaque séance commence par une analyse (au toucher) de l’état du patient; le nombre de séances varie entre 6 et 12.

3e encadré

prévenir les problèmes de disques
La chorégraphie du quotidien

Il est possible d’éviter les problèmes de disques intervertébraux. Mais cela signifie repenser la plupart des gestes du quotidien: il s’agit en effet d’alléger au maximum la pression subie par ces petits amortisseurs, en particulier celui situé entre la 5e vertèbre lombaire et le sacrum (pointe de la colonne vertébrale). Exemples les plus simples:
• Se lever: couché sur le dos, genoux pliés, se tourner en bloc sur le côté. Prendre appui sur une main, laisser en même temps les jambes faire balancier en bas du lit, se pencher en avant, le dos droit... et pousser sur les jambes pour se mettre debout.
• Etre assis: éviter les sièges bas et mous; l’angle entre le tronc et les cuisses doit dépasser 90°. Le dossier doit soutenir le bas du dos. Pour lire ou écrire, s’avancer sur la chaise et prendre appui sur les avant-bras.
• Etre debout: deux positions sont à éviter — la cambrure exagérée ou, à l’inverse, le dos rond et le ventre relâché. Penser à rentrer le menton et le ventre et à «se grandir»... et ne pas rester debout trop longtemps.