Il a fallu attendre la parité du franc avec l’euro pour voir, enfin, des prix baisser en Suisse! Que faudra-t-il pour que cesse le très agaçant démarchage téléphonique? Des assureurs, des opérateurs de télécommunications ou des commerciaux en tous genres harcèlent Monsieur et Madame Tout-le-Monde, dans les moments les plus dérangeants, afin de leur décrocher un «oui» fatal qui leur permettra de facturer le prix de prestations ou de biens non souhaités.
Et cela, en toute impunité, puisque la loi ne protège pas assez les consommateurs. Elle ne leur offre même pas un délai de révocation de sept jours, dès la réception du contrat. Tel est pourtant le cas lors de démarchages à domicile – devenus bien plus rares d’ailleurs…
Ce n’est pas faute de volonté. Rappelez-vous, en 2006, Pierre Bonhôte, alors conseiller aux Etats socialiste neuchâtelois, prenait contact avec notre rédaction à la suite d’un article dénonçant – déjà! – les ravages du démarchage téléphonique. En juin de la même année, il déposait une initiative parlementaire qui, après trois années de va-et-vient entre les deux Chambres, a finalement été adoptée par le Conseil national à une courte majorité.
Ainsi, dans un délai de deux ans, soit en 2011, les consommateurs auraient dû bénéficier de ce droit de révocation. Que nenni! En septembre dernier, juste avant le terme légal, la commission chargée d’élaborer le projet de loi a tout bonnement demandé une prolongation du délai jusqu’à… l’automne 2013!
Espérons que la motion parlementaire «Pour mettre fin au démarchage téléphonique des assureurs maladie», déposée le 22 décembre dernier par Jacques-André Maire, également socialiste neuchâtelois, ne connaîtra pas le même sort et que nos élus cesseront enfin de jouer à «Hâte-toi lentement», lorsqu’il s’agit de protéger les consommateurs!
Zeynep Ersan Berdoz