Fausse vente, faux billets
Comme Tony, de nombreux propriétaires ont pensé pouvoir gagner beaucoup d’argent...
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Bon à Savoir 12-2001
05.12.2001
Sophie Pieren / Eric Jacquier
Les escrocs ont repéré Tony grâce à une annonce qu’il a passée dans un quotidien allemand. Notre auditeur désirait vendre la ferme qu’il possède dans le Mississippi.
Aussi, lorsqu’il reçoit en réponse un courrier portant l’entête d’Ambro Invest, une société d’investissement italienne, il croit tenir une opportunité intéressante. La lettre indique le numéro de téléphone du directeur de la société, un certain M. Rossi. Tony décide de se rendre à Milan pour...
Les escrocs ont repéré Tony grâce à une annonce qu’il a passée dans un quotidien allemand. Notre auditeur désirait vendre la ferme qu’il possède dans le Mississippi.
Aussi, lorsqu’il reçoit en réponse un courrier portant l’entête d’Ambro Invest, une société d’investissement italienne, il croit tenir une opportunité intéressante. La lettre indique le numéro de téléphone du directeur de la société, un certain M. Rossi. Tony décide de se rendre à Milan pour le rencontrer. Il emmène avec lui un ami tessinois, Rolf, qui doit lui servir d’interprète.
Echange de services
L’entrevue a lieu dans les salons d’un hôtel cinq étoiles. La discussion se concentre sur l’acquisition de la ferme. Mais, incidemment, M. Rossi demande à Tony s’il peut lui rendre un petit service: il a besoin de 50 000 fr. pour un achat qu’il doit payer en francs suisses; il demande donc à notre auditeur de lui donner cette somme contre 80 000 DM.
Tony, gagnant 10 000 fr. dans l’affaire, accepte. Mais, quelque temps plus tard, M. Rossi lui demande un nouveau «petit service»: cette fois, il lui demande d’échanger 300 000 DM contre 200 000 fr., ce qui laisse à Tony un bénéfice de 20 000 fr. (selon le cours du DM à ce moment).
Ce dernier cède et envoie son ami Rolf effectuer la transaction à Milan. Mais cette fois, surprise: l’adjoint de M. Rossi prend l’argent, monte chercher les DM dans sa chambre... et ne réapparaît pas.
Les escrocs ne s’arrêtent pas là. Le lendemain, M. Rossi téléphone à notre auditeur pour s’excuser: il lui explique que son adjoint a pris peur en apercevant des policiers dans les couloirs de l’hôtel et s’est enfui. Pour réparer le dommage, il propose un nouveau rendez-vous et en profite pour solliciter 100 000 fr. supplémentaires, somme qui doit augmenter le crédit de notre auditeur à 500 000 DM. Lors de l’entrevue, Rolf est inquiet. Mais il accepte l’échange, car il aperçoit une liasse de billets de 1000 fr. dans les mains de son interlocuteur. Erreur: car, lorsque l’homme est parti, Tony s’aperçoit qu’il s’agit de faux billets.
Après s’être renseigné, Tony a compris que M. Rossi n’était pas le directeur de l’agence Ambro Invest, qui, elle, existe bel et bien à Milan. L’entête de la lettre était falsifiée. Méfiance, donc, si vous passez une annonce et recevez un appel de l’étranger. Car ce genre d’histoires se multiplie ces derniers temps.
Eric Jaquier
