Aller choisir des paires de jeans avec son enfant de dix ans, c’est déjà une aventure en soi… C’est du moins ce que nous a raconté, non sans un brin d’humour, Sandrine Barbetti Buchs. Alors quand, en plus, viennent se greffer des erreurs d’étiquetage, on a de quoi perdre son latin! Récit de notre lectrice neuchâteloise, de retour d’une après-midi shopping en famille.
«Nous nous sommes rendus chez Vögele Mode, à Neuchâtel, afin d’acheter des pantalons pour Paul, notre fils de 10 ans. Après plusieurs essayages, nous avons finalement choisi deux paires de jeans. La première coûtait 24.90 et la seconde 24.95, dotée d’une “magnifique” ceinture avec une tête de mort.» La suite de l’histoire se corse: «Arrivée à la maison, je me suis aperçue que le total du ticket s’élevait à 63.30 fr. au lieu de 49.85 fr. En fait, le second pantalon avait été compté à 38.40 fr.».
Notre lectrice s’est donc jurée de retourner au magasin pour se faire rembourser la différence. Mais vu le désespoir de son fils, elle lui a néanmoins laissé la ceinture à tête de mort, tant il se réjouissait de la porter.
Euros au lieu de francs
Retour chez Vögele Mode, où la vendeuse a comparé l’étiquette du pantalon avec celle d’un même modèle en magasin. L’explication a vite été trouvée: les autres pantalons coûtaient 39.90 fr., mais – manque de chance – celui choisi par notre lectrice portait une étiquette en euros, à 24.95. Après coup, elle s’est effectivement aperçue qu’un symbole ? remplaçait le CHF des autres étiquettes.
Sandra Barbetti Buchs s’étonne tout de même: «C’est incroyable que le prix indiqué ne soit pas en francs suisses. J’avais cru, en toute bonne foi, acheter un pantalon à 24.95 fr.» Elle a raison d’être surprise. En effet, les articles vendus en Suisse doivent être étiquetés en francs (lire encadré).
Au magasin, la vendeuse a reconnu l’erreur, sans toutefois rembourser la différence (ce d’autant plus que Paul ne pouvait déjà plus se séparer de sa ceinture). Le plus fort, c’est que notre lectrice a encore dû payer 1.50 fr., soit la différence entre les 38.40 fr. comptés par la caisse et le prix suisse de 39.90 fr.!
Erreur occasionnelle, Vögele s’excuse
Nous avons demandé des explications au porte-parole de Vögele Mode, Renzo Radice: «Le pantalon est aussi vendu en Allemagne, mais l’étiquette aurait dû être changée pour la Suisse (ce qui était d’ailleurs le cas des autres jeans, ndlr). Quant à
la caissière, novice, elle aurait dû remarquer la mauvaise étiquette, mais aussi le prix de 38.40 fr. qui s’est affiché. En effet, des prix de ce genre n’existent pas: les nôtres se terminent habituellement par 90 ct.»
Vögele Mode cherche encore pourquoi la caisse a mal converti le prix qui était indiqué en euros. Pour s’excuser, le distributeur a dédommagé Sandra Barbetti Buchs avec un bon de 50 fr. Une fois de plus, cette petite mésaventure démontre l’importance de bien lire les étiquettes de ce qu’on achète.
Yves-Alain Cornu
double étiquetage
Jamais sans les francs suisses
De nombreux commerces suisses acceptent les paiements en euros. Ils doivent cependant respecter certaines règles, édictées par l’Ordonnance sur l’indication des prix et par les directives du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco). Le prix à payer pour toute marchandise proposée au consommateur doit notamment toujours être indiqué en francs suisses, même s’il est permis d’ajouter les indications en euros en sus de l’étiquetage en francs. Dans ce dernier cas, la double indication doit être bien claire pour le client. Et le cours appliqué doit être mentionné de manière lisible, sur l’article vendu comme aux caisses du magasin.