Certains services de transports urbains ont décidé de faciliter la vie des détenteurs d’abonnement demi-tarif des CFF. Ils ne se privent pas d’utiliser la fraction mathématique «1/2» dans leurs publicités et sur les distributeurs de billets eux-mêmes. Mais les usagers doivent souvent déchanter: la réduction de moitié est rarement accordée dans le périmètre des villes. Sion joue pourtant le jeu, avec un billet à 1,20 fr. au lieu de 2,40 fr.
Et Genève se montre finalement assez généreuse, avec une carte journalière à 3 fr. au lieu de 6!
• Genève
Le geste des TPG (Transports publics genevois) a fait réfléchir Chris Riesen, un lecteur de Bon à Savoir. Il nous a livré ses calculs: en voyageant en bus 20 jours par mois (ou moins), le demi-prix des CFF couplé à la carte journalière est plus avantageux que l’abonnement mensuel des TPG. Et si l’on amortit de toute façon son sésame CFF avec des trajets en train, la «barre» s’élève à 25 jours par mois. Le raisonnement est valable si l’on circule sur deux zones, ce qui est le cas de la grande majorité des usagers de l’agglomération.
Gestionnaire du réseau des TPG, Rémy Burry félicite notre lecteur pour sa démonstration. «On ne peut toutefois pas comparer une offre valable sur deux zo-
nes (la carte journalière) et une autre couvrant six zones (l’abonnement mensuel), nuance-t-il. Ceci dit, il est vrai que les ventes de cartes journalières à demi-prix ont fortement augmenté, provoquant un début de cannibalisation des abonnements TPG. Comme ce n’est pas le but de notre harmonisation tarifaire, nous allons probablement corriger le tir.»
• Lausanne
«Astuce: avec votre abonnement demi-tarif, vous bénéficiez généralement du demi-prix sur les billets TL (prix minimum 2 fr.)», clame un slogan aux arrêts de bus lausannois. Mais il faut lire attentivement la mention entre parenthèse: il en ressort que le billet à 2,40 fr., qui couvre tout l’espace urbain, n’est réduit que de 40 centimes avec le sésame des CFF! Et aucun rabais n’est accordé sur le parcours court (trois arrêts) à 1,50 fr. Le demi-prix n’est (presque) véridique qu’à partir de deux espaces (par exemple du centre-ville jusqu’à Préverenges ou au Chalet-à-Gobet): 2,20 fr. au lieu de 4,30 fr. Et contrairement à Genève, les TL sont restés prudents avec la carte journalière: 6 fr. au lieu de 7,20 fr. «Nous avons décidé de ren-dre service aux détenteurs d’abonnement CFF qui prennent occasionnellement le bus, explique Klaus Schaefer, porte-parole des TL. Mais nous ne sommes pas indemnisés pour cela.»
Les usagers du métro Lausanne-Ouchy, quant à eux, ont eu la désagréable surprise de ne plus obtenir le demi-prix sur le trajet court, à cause de la barre fatidique des 2 fr. Il s’agissait de corriger une «anomalie historique», selon les termes de Klaus Schaefer, qui remonte à l’époque où le métro dépendait des CFF.
• Sion
Le billet à 2,40 fr., qui couvre toute la ville, est divisé par deux avec le demi-prix des CFF. Et le coût de la carte multicourses à 10,80 fr. (six trajets) également. Il faut dire que les Bus sédunois sont exploités par Car Postal (La Poste), qui admet de nombreuses offres des CFF sur l’ensemble de ses lignes.
• Delémont
Les cartes multicourses (six trajets) deviennent très attractives avec le demi-tarif des CFF: 5,50 fr. au lieu de 10,50 fr. Le billet individuel ne baisse que très peu (2 fr. au lieu de 2,40 fr.). Des liens avec La Poste existent aussi, mais ils sont moins étroits qu’à Sion…
Suzanne Pasquier
abonnements généraux
Frais à géométrie variable
«Lorsqu’ils proposent le paiement mensuel des abonnements généraux, les CFF perçoivent davantage d’intérêts pour la deuxième classe que pour la première», s’indigne Michel Clément, de Grandvaux. Un abo général «Adultes» de 1re classe coûte par exemple 260 fr. de plus s’il est payé en douze mensualités (4860 fr. au lieu de 4600 fr.). Ce surcoût s’élève à 280 fr. pour l’abo général de 2e classe (3180 fr. au lieu de 2900 fr.).
Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF, explique: «Lors de la mensualisation des abonnements, nous ne percevons pas d’intérêts, mais nous facturons des frais occasionnés par le travail administratif supplémentaire. Les différences d’un type d’abonnement à l’autre sont dues aux méthodes de calcul automatiques, qui arrondissent le total d’une mensualité aux 5 francs précédents ou suivants. Et ce ne sont pas toujours les deuxièmes classes qui sont «défavorisées» par ce système. Pour les abonnements senior ou junior, les frais sont moins élevés en 2e classe qu’en 1re.»