«J’ai remarqué que le kiwi et les produits laitiers ne font pas bon ménage: mon yogourt-maison était tellement amer qu’il en était immangeable. Pourquoi?»
L’explication est toute simple. Le kiwi renferme une enzyme spécifique: l’actinidine. Celle-ci a la propriété de décomposer les protéines. Résultat, un lait au kiwi va cailler et un yogourt-maison au kiwi aura effectivement un goût plein d’amertume!
Si vous confectionnez une mousse aux kiwis avec un gélifiant, il faut savoir que l’actinidine s’attaque aussi à la gélatine et l’empêche de «prendre». Cette enzyme ramollit également la salade de fruits. Pour que celle-ci garde toute sa fraîcheur, on n’ajoutera le kiwi qu’au moment de servir. De même, incorporé frais à un plat aigre-doux, le kiwi va attendrir la viande.
Pour contrecarrer l’effet de cette enzyme, il suffit de cuire le kiwi. Il pourra alors être intégré à un dessert lacté, sans qu’il n’altère son goût. Malheureusement, une grande partie de sa vitamine C sera détruite lors de la cuisson.
D’autres fruits contiennent des enzymes aux propriétés semblables: celle de l’ananas, la broméline, est tellement puissante que les ouvriers des plantations portent des gant. Sans eux, leur peau serait littéralement rongée par cette enzyme. L’ananas frais aura donc le même effet que le kiwi si on le mélange à d’autres aliments. Par contre, si on emploie de l’ananas en conserve (donc cuit) on ne rencontrera aucun problème.
Doris Favre,
diététicienne diplômée.