«Actions», «Baisse de l’euro», «Prix bas permanents», le consommateur ne sait plus à quel saint se vouer. Pour voir au-delà des effets d’annonces, Bon à Savoir a comparé les prix d’un échantillon de quinze produits cosmétiques courants, vendus dans sept grandes surfaces. Les prix pouvant changer plusieurs fois dans la même semaine, nous avons fait nos relevés le même jour.
Il en ressort qu’aucune enseigne ne peut se targuer d’être significativement meilleur marché qu’une autre (voir tableau). Migros, Coop, Manor et Casino offrent toutefois un assortiment bien plus riche que les discounters. Quant au nouveau venu, Otto’s, il peine à suivre le train imposé par les géants Coop et Migros sur l’échantillon choisi.
Il est vrai qu’Otto’s, de même que les allemands Lidl et Aldi, n’a pas les mêmes canaux d’approvisionnement que la grande distribution historique. C’est ce qui fait la force de ces commerces sur certains articles bon marché, introuvables ailleurs. Mais leur faiblesse aussi, pour les produits vedettes, qui sont souvent absents. C’est ainsi que nous avons dû écarter Lidl et Aldi de notre comparatif.
Sun Store se distingue par ses prix systématiquement plus élevés que ceux de ses concurrents. Il est ainsi près de 50% plus cher pour les lames de rasoir et jusqu’à 71% pour le déo Rexona Girl. Si l’on tient toutefois compte des rabais (jusqu’à 19%) accordés aux détenteurs de sa carte ou à certains assurés, il est alors plus concurrentiel. Sun Store se défend en rappelant qu’il est avant tout une chaîne de pharmacies. Et ajoute que les articles de soins courants représentent un faible volume de ses ventes, et lui coûtent donc plus cher à l’achat que pour une grande surface.
Similitude dans les prix
En fin de compte, on est moins frappé par les écarts de prix que par leur similitude. Sun Store excepté, le même montant se retrouve en effet, au centime près, sur la crème pour les mains, le gel douche de la gamme Le Petit Marseillais ou encore le démaquillant Nivea. Selon Denner – les autres enseignes ne nous ont pas répondu sur ce point – «cette uniformisation vers le bas s’explique par le jeu de la concurrence».
Certes, mais cet espionnage mutuel peut tout aussi bien tirer les prix vers le haut. Rappelons que la Commission de la concurrence a récemment révélé des ententes cartellaires sur les prix des parfums et des cosmétiques.
Philippe Chevalier
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