Durcisseur d’ongles dangereux pour la peau
Un flacon de la marque Trind Nail-Repair contient 250 milligrammes de formaldéhyde, une substance allergène. Le produit n’a pas encore obtenu son enregistrement auprès de l’OICM.
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Bon à Savoir 11-2001
07.11.2001
Sophie Reymondin
Marion Lötscher se frot-te les yeux, incrédule: «Contient 2,5% de formaldéhyde», lit-elle sur l’étiquette du durcisseur d’ongles Trind Nail-Repair, qu’elle vient d’acheter pour environ 22 fr. dans une parfumerie.
«On sait aujourd’hui que cette substance est toxique.
La fabrication de tels cosmétiques est simplement irresponsable», nous dit cette Zurichoise en colère.
Notre lectrice a raison. Utilisé en cosmétique à titre d’agent de conservation, le fo...
Marion Lötscher se frot-te les yeux, incrédule: «Contient 2,5% de formaldéhyde», lit-elle sur l’étiquette du durcisseur d’ongles Trind Nail-Repair, qu’elle vient d’acheter pour environ 22 fr. dans une parfumerie.
«On sait aujourd’hui que cette substance est toxique.
La fabrication de tels cosmétiques est simplement irresponsable», nous dit cette Zurichoise en colère.
Notre lectrice a raison. Utilisé en cosmétique à titre d’agent de conservation, le formaldéhyde représente un risque avéré pour la santé. «Les produits cosmétiques contenant plus de 2,5% de formaldéhyde sont susceptibles de provoquer des allergies chez les personnes sensibles», confirme Frank Nestlé, médecin-chef à la clinique de dermatologie de l’hôpital universitaire de Zurich. L’irritation peut toucher les yeux, les voies respiratoires et la peau.
En Suisse, l’utilisation de cette molécule dans les cosmétiques est donc contrôlée. Les produits de beauté dont la teneur en formaldéhyde dépasse 0,2% sont considérés comme des agents pharmaceutiques. Pour être commercialisés, ils doivent être enregistrés auprès de l’Office intercantonal de contrôle des médicaments (OICM).
Pas enregistré
Or, ni l’étiquette ni l’emballage du flacon acheté par Marion Lötscher ne comportent un numéro d’enregistrement. L’article se trouverait-il illégalement sur le marché suisse?
Non, assure Philippe Perret, de PHP Distribution Sélective à Carouge (GE). «Jusqu’il y a trois ans, ce durcisseur d’ongles était commercialisé en Suisse par une autre société de distribution, sous le nom de Trend Nail-Repair. Cette firme a simplement omis de demander un nouveau numéro d’enregistrement à l’OICM lorsque le produit a changé de nom».
Ce serait, d’ailleurs, à cause de cet oubli que le fabricant du durcisseur d’ongles aurait rompu son contrat avec la première société de distribution et l’aurait confié à PHP Distribution Sélective. Selon Philippe Perret, la firme aurait, depuis lors, obtenu un nouveau numéro d’enregistrement . «Depuis le 1er septembre, tous les flacons Trind-Nail-Repair sont livrés avec le nouveau numéro OICM », assure-t-il.
Affirmation que ne confirme pas l’OICM: «La préparation Trind Nail-Repair n’est pas enregistrée chez nous à l’heure actuelle, mais les démarches nécessaires ont débuté», nous confiait, mi-octobre, la porte-parole de l’instance, Monique Helfer.
Gery Schwager