«Enzymes produites par génie génétique», peut-on lire sur la plupart des emballages des lessives. Contiendraient-elles des OGM (pour organismes génétiquement modifiés)? La réponse est non.
Explication: ce qui est génétiquement modifié, ce sont uniquement les bactéries qui produisent ces enzymes. Mais elles sont détruites après leur utilisation dans un milieu confiné. Il n’y en a donc pas dans la lessive, au contraire des enzymes obtenues par ce biais. Celles-ci sont des protéines, donc des molécules inertes, dont la fonction est de dégrader des substances (graisses, féculents, etc.). Elles sont biodégradables et identiques à celles qu’on trouve dans la nature.
Transparence
Du point de vue de l’industrie, les bactéries OGM n’ont que des avantages, car elles fabriquent des enzymes définies plus vite et en plus grandes quantités que leurs sœurs naturelles. Ce procédé est d’ailleurs utilisé depuis de nombreuses années. Sans d’ailleurs que le consommateur le sache: légalement, les fabricants peuvent se contenter d’indiquer «enzymes» sur l’emballage. Ceux qui précisent toutefois ce mode de fabrication le font par souci de transparence.
Reste la question de l’impact sur la santé et l’environnement. Les autorités fédérales confirment les dires de l’industrie:
il n’y a aucun danger. Les enzymes, issues d’OGM ou non, peuvent être cependant allergisantes et provoquer des réactions chez les personnes sensibles, mais «c’est extrêmement rare», selon le Dr François Spertini, du Service d’allergie du CHUV.
Le mode de fabrication des enzymes peut toutefois conduire à des raccourcis abusifs. Si certains fabricants de lessives «écolos» n’utilisent en effet pas d’enzymes issues d’OGM, ils jouent parfois avec la peur suscitée par ce terme en affirmant que leurs produits contiennent des «enzymes non OGM», alors que, par définition, celles-ci ne peuvent pas l’être!
Nicolas Zeitoun