Qu’un générique soit moins cher que son grand frère, c’est bien connu. Ce qui l’est moins, c’est que le coût d’un médicament peut varier en fonction de son conditionnement. C’est pourtant ce que révèle notre enquête menée dans huit pharmacies situées au cœur de Lausanne. En effet, le prix du Solmucol 600 – un générique du Fluimucil 600, qui favorise l’expectoration – diffère d’un point de vente à l’autre (voir tableau). Les adeptes de l’automédication ont intérêt à le savoir s’ils n’entendent pas payer plus du double inutilement.
En effet, si la plupart des pharmacies consultées délivrent d’emblée la boîte blanche de 10 comprimés effervescents au prix de 6.30 fr., d’autres officines comme Benu et Sun Store suggèrent plutôt la boîte orange de 7 comprimés à 11.45 fr. Le coût de la pastille passe alors du simple (0.63 fr.) à plus du double (1.64 fr.) pour un produit identique!
Pourquoi payer plus cher?
Comment justifier de telles différences de prix pour un même générique? Benoît Dumas, secrétaire général de la Société vaudoise de pharmacie, différencie deux genres de médicaments. D’un côté, ceux qui sont remboursés par l’assurance obligatoire des soins (AOS) et dont les prix sont imposés par la Confédération. De l’autre, ceux qui sont destinés à la vente libre, où l’économie de marché est reine.
Ainsi, un fabricant peut proposer un produit de la seconde catégorie, même s’il s’agit d’une simple copie de celui qui est remboursé par l’AOS. La différence de prix se reporte alors sur le détaillant. C’est notamment ce qui explique la différence de prix entre les deux boîtes de Solmucol 600: la blanche est prise en charge par l’AOS, alors que la version orange ne l’est pas.
Tout dépend de la pharmacie
Interpellées à la suite de l’enquête, BENU, Salvéo et Sun Store déclarent n’imposer aucune ligne précise aux pharmacies affiliées à leur groupe en matière de conseil. Chaque pharmacien a le choix, en vente libre, de conseiller le médicament qui lui semble le plus approprié, selon ses affinités, du moment que ce dernier répond aux critères de qualité réclamés par le client. Le devoir revient donc au consommateur de demander le produit le meilleur marché. Santésuisse, association faîtière des caisses maladie, publie sur son site web quelques liens* de pages utiles à consulter avant de passer à la caisse. On y trouve notamment l’index permettant d’identifier un médicament original (indiqué en rouge) et ses génériques ainsi que la liste des spécialités de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) recensant les médicaments remboursés par l’AOS.
Carole Despont
*www.santesuisse.ch