L’an dernier, 860 000 faux billets d’euros ont été saisis, soit une augmentation de 24% par rapport à 2008. Les coupures de 20 et 50 euros représentent 80% du total des contrefaçons et sont écoulées principalement en France, pays où leur circulation est en effet la plus élevée de l’Union européenne.
Dès lors, comment éviter de se faire gruger? Nul besoin d’être un expert ou de disposer d’un matériel high-tech: un certain nombre de signes de sécurité ont été incorporés pour permettre au quidam de reconnaître un billet authentique d’une version falsifiée. «Touchez-le, regardez-le et inclinez-le», préconise ainsi la Banque centrale européenne sur son site internet. Marche à suivre.
Regarder
En regardant le billet par transparence, plusieurs signes apparaissent, indiquant qu’il s’agit bien d’une coupure authentique. Incorporé dans l’épaisseur du papier, un fil de sécurité devient visible face à la lumière. Le mot «EURO» et la valeur faciale (valeur en chiffres du billet) apparaissent en lettres minuscules dans la largeur du fil. Ici, une loupe peut s’avérer utile. Autre sécurité: les signes imprimés dans le coin supérieur du billet, au recto et au verso, se complètent parfaitement pour reproduire le chiffre correspondant à la valeur du billet.
Une image floue avec la valeur en nombre du billet apparaît également en filigrane.
Toucher
Les coupures en euros, imprimées sur un papier fabriqué à partir de fibres de coton, présentent un toucher spécifique avec une texture ferme et une sonorité craquante.
Se méfier par conséquent des billets cireux ou mous, synonymes de contrefaçon.
Autre trait distinctif: certaines parties du billet sont imprimées en relief sur le recto. Une technique d’impression spéciale rend l’encre utilisée plus épaisse et lui donne un volume qui rehausse le dessin sur le motif principal, les lettres et les chiffres indiquant la valeur du billet. Le relief est perceptible au toucher en passant le bout d’un doigt sur le billet ou en grattant légèrement avec l’ongle.
Des signes tactiles ont été rajoutés sur les billets de 200 et de 500 euros à l’intention des malvoyants, respectivement en bas et à droite.
Incliner
Pour éviter de se faire refiler de fausses coupures, la Banque centrale européenne recommande enfin d’incliner le billet: un hologramme montre successivement la valeur en chiffres et le symbole € sur les coupures de 5,10 et 20 euros. Idem sur celles de 50, 100 et 200 à la différence près que la valeur en chiffres est ici suivie d’un portail ou d’une fenêtre.
Pour minimiser au maximum les risques, l’Office central suisse pour la répression du faux monnayage recommande de n’acheter des devises que dans les banques et les bureaux de change agréés et de n’échanger aucun billet au marché noir ou à des individus qu’on ne connaît pas. En cas de doute, on peut faire vérifier le billet suspect auprès d’une banque ou d’un bureau de change officiel.
Si, malgré toutes les précautions prises, on se retrouve en possession de faux billets en euros, il faut alors les apporter immédiatement au poste de police le plus proche dans le pays où l’on se trouve ou à celui de son lieu de domicile si le faux est reconnu après son retour. Aucun remboursement ne peut être exigé.
Mieux vaut toutefois ne pas tenter de les écouler: le fait de remettre sciemment en circulation un faux billet est en effet puni par la loi. En Suisse, les contrevenants risquent une peine de prison de trois ans au plus ou des jours-amendes dont le montant sera fixé en fonction du revenu de l’auteur de l’infraction, mais au maximum 3000 fr. par jour-amende. Le Code pénal français prévoit, lui, une sanction pécuniaire de 7500 €.
Chantal Guyon