Depuis 2002, l’Ordonnance sur les additifs (OAdd) permet l’emploi de 56 additifs alimentaires supplémentaires*, dont des produits contestés telle la natamycine (E 235). Utilisée pour traiter la surface des fromages à pâte dure et mi-dure, elle peut provoquer des allergies cutanées et favoriser la résistance aux antibiotiques.
Bonne nouvelle toutefois: les fromagers suisses se sont engagés à ne pas y recourir, tout comme ils renoncent à la lysozyme (E 1105) pouvant induire de fortes réactions chez les personnes allergiques aux œufs de poule, et à la nisine (E 234), un facteur potentiel de migraines et de résistance aux antibiotiques.
Engagement tenu
Meilleure nouvelle encore: les fabricants suisses respectent leur engagement! En revanche, tel n’est pas le cas avec les produit étrangers. Le chimiste cantonal bernois a en effet trouvé de la natamycine dans des fromages importés (du Provolone et du Pecorino d’Italie). Et les Grana Padano ou l’espagnol Manchego vendus par certains commerces contenaient aussi de la lysozyme. On ignore toutefois combien de produits ainsi traités sont importés dans notre pays.
Dans tous les cas, les emballages des fromages traités à la natamycine, la nisine ou la lysozyme doivent le mentionner. Et pour le fromage à la coupe, le personnel doit pouvoir informer le client. De toute façon, pour de tels fromages, il est conseillé de couper la croûte à une épaisseur de 0,5 cm au moins.
Dans la grande distribution, Coop vendait récemment, lors d’une semaine espagnole, du Manchego traité à la natamycine. En revanche, le distributeur n’autorise pas de E 234 et E 235 pour ses propres marques.
Denner, Pick Pay, Spar et Volg ainsi que Usego SA (Primo et Visavis) ne vendent pas de fromages traités à la natamycine ou à la nisine. Globus indique uniquement que ses fournisseurs se sont engagés à ne pas livrer de tels produits.
Migros, enfin, a interdit ces additifs pour le fromage. Or, Bon à Savoir a découvert un Gouda hollandais contenant de l’E 235... Selon le géant orange, qui a provisoirement retiré le produit de la vente et l’a fait analyser, il s’agirait d’une erreur d’étiquetage du fournisseur qui devrait rapidement être corrigée.
Gery Schwager / ew
*Pour en savoir plus sur les additifs alimentaires, lisez notre ouvrage «Codes E».