Barcelone, Lisbonne, Londres, etc. Les publicités martèlent de prix attractifs les amateurs de destinations européennes. C’est ainsi que le 13 juin 2007, l’une de nos lectrices – qui a souhaité garder l’anonymat – s’est laissé tenter pour Rome, à bord d’un vol easyJet. En quelques clics, elle a alors réservé deux billets pour le mois d’octobre, en confirmant avoir pris connaissance des conditions générales de la compagnie low cost.
Les taxes surprise
Seulement voilà, notre lectrice n’avait pas imaginé qu’entre temps elle tomberait malade et qu’elle serait contrainte de renoncer à ce séjour. Début octobre, elle décide donc de céder son billet d’avion à son fils.
Avec étonnement, elle découvre que ce simple changement de nom va lui coûter deux fois 41 fr. de frais administratifs, auxquels s’ajoutent 132 fr. équivalant à la différence du prix pratiqué sur cette destination entre la date de la réservation et celle du changement de titulaire (lire l’encadré).
Notre lectrice contacte alors la compagnie aérienne, qui la renvoie aux conditions générales. Celles-ci stipulent effectivement que tout changement de nom de passager occasionne des frais, par personne et par segment de vol, ainsi que le paiement d’une éventuelle différence de prix. Ce qui, dans les faits, revient à annuler un billet pour en acheter un nouveau, taxes en sus! Peter Voets, responsable marketing chez easyJet commente ainsi cette pratique: «Les compagnies classiques n’offrent pas cette possibilité de changement sur les billets à bas prix. Chez nous c’est possible, mais la flexibilité a un prix.» Il ajoute: «La compagnie impose des taxes administratives pour éviter le marché noir. Sans elles, les internautes achèteraient en masse les billets aux tarifs les plus bas pour les revendre à des tiers.»
Fluctuation des prix
Par crainte que le tarif n’augmente encore à l’approche de la date du vol, notre lectrice se résigne à effectuer le changement et à payer la somme exigée. En se connectant au site internet de la compagnie, une nouvelle surprise, plus agréable cette fois, l’attend: la différence de tarif est désormais de 88 fr. et non plus de 132 fr. «Le taux de remplissage de l’avion ainsi que la loi de l’offre et de la demande expliquent cette variation de prix», rappelle Peter Voets.
Cette logique low cost a toutefois ses limites: si la différence de prix avait été à l’avantage de notre lectrice, la compagnie ne lui aurait pas versé un seul sou: «Afin d’éviter les abus, car nous ne voulons pas que les gens cèdent leur billet au moment où les prix sont les plus bas», explique Peter Voets.
Dans cette situation, renoncer tout simplement à son bil-let pour en acheter un nou-
veau permet d’éviter le paiement des frais administratifs et peut s’avérer plus avantageux, à condition que le vol ne soit pas complet. Dans sa mésaventure, notre lectrice aura finalement déboursé 561.05 fr. au lieu de 387.30 fr. pour le séjour qu’elle avait tant espéré. Qui a dit low cost?
Elodie Lavigne
et les autres?
Diverses pratiques
Les principes sont les mêmes dans les autres compagnies low cost. Selon les sociétés, le changement de nom peut être effectué jusqu’à une ou deux heures avant le départ. Comme chez easyJet, il faut s’attendre à une différence de tarif et à des frais. Le remboursement est exclu.
Dans les compagnies nationales, le billet d’avion n’est pas cessible, mais on peut l’annuler. Les conditions varient en fonction de la classe de prix du billet: plus le tarif est bas, plus ces conditions sont restreintes, voire exclues.