Si les consommateurs étaient des fruits, ils seraient sans doute des citrons. Et des citrons bien pressés. C’est en tout cas le sentiment que nous inspire la comparaison des prix de quelques denrées tirées du panier de la ménagère d’octobre 1997 (parution du 1er numéro de Bon à Savoir) et d’août 2007 (derniers chiffres disponibles). C’est ainsi qu’entre ces deux dates, le prix du kilo de viande hachée de bœuf s’est envolé de 39,9%, celui des pommes de terre de 57,72%, tandis que le sucre prenait 18,08%. Et que penser de la bière et du café, qui ont grimpé de 29,84% et 27,02% au bistrot…
Quelques denrées de notre sélection se distinguent néanmoins. Celles-ci sont carrément moins chères qu’il y a dix ans, puisque leur augmentation est inférieure à celles des salaires nominaux. Il s’agit notamment de produits laitiers comme le gruyère ou le beurre de choix, qui a réussi l’exploit d’être meilleur marché en prix absolu qu’il y a dix ans. Le record? –15,61%, pour la livre de pain!
Stagnation
Alors, sur dix ans, le consommateur en ressort-il perdant ou gagnant? D’octobre 1997 à août 2007, l’inflation, selon l’indice des prix à la consommation, a atteint 8,4%. Les salaire nominaux ont, eux, augmenté de 11,47% (1997-2006). Ces chiffres indiquent donc une légère augmentation du pouvoir d’achat. Mais l’indice des prix à la consommation ne prend pas en compte les primes d’assurance maladie. Or, ces dernières ont augmenté de 51,5% en dix ans et grèvent lourdement le budget des consommateurs. En en tenant compte, on peut donc parler de stagnation ou de quasi stagnation du pouvoir d’achat, même s’il faut relativiser ce terme. Car le pouvoir d’achat d’une personne est avant tout déterminé par l’évolution de son propre salaire et la structure de sa consomma-tion personnelle (produits ayant beaucoup/peu augmenté). Conscient de cet aspect, l’Office fédéral de la statistique va mettre en ligne un calculateur individuel d’évolution du pouvoir d’achat. Une bonne idée qui permettra au consommateur de savoir si son propre panier de la ménagère s’est, au fil des ans, garni d’une belle soupe… à la grimace.
Sébastien Sautebin
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