Plus de 80% des ménages suisses ont accès à la télévision par le câble. Pour eux, pas de problème: ils reçoivent des dizaines de chaînes en analogique et même, depuis quelque temps, en numérique.
Restent les autres téléspectateurs, habitants dans des régions non couvertes par un téléréseau. Pour ceux-ci, le choix est nettement moins varié. Certains d’entre eux, environ 10 000 en Suisse romande, avaient trouvé la parade en s’abonnant à TPS, société française de diffusion par satellite. Cette possibilité, totalement pirate, a volé en éclats depuis la reprise de TPS par CanalSat, qui s’est employé à faire le ménage parmi ses distributeurs.
Mais l’heure est aux changements, avec l’arrivée de la TNT française et d’un nouveau bouquet satellitaire. Petit zapping des options disponibles ou à venir:
Câble
Dans les zones desservies par le téléréseau (Cablecom, Naxoo, Citycable, etc.), il suffit de brancher son téléviseur directement sur la prise du câble. L’abonnement coûte, pour les principaux distributeurs, entre 25 fr. et 30 fr. par mois. Cette offre correspond aux chaînes analogiques (ancienne technologie, obsolète à terme). Pour passer à la réception numérique, il faut généralement payer un abonnement supplémentaire et, surtout, s’équiper d’un décodeur. Une polémique à ce sujet fait rage, car seuls les décodeurs fournis par les câblo-opérateurs peuvent actuellement décrypter les chaînes, il n’est donc pas possible d’acheter librement l’appareil de son choix.
Dans les régions non câblées, il est inutile d’espérer une hypothétique extension du réseau.
Ligne téléphonique
Actuellement, un seul opérateur propose la télévision numérique par la ligne téléphonique, et la concurrence ne se presse pas. Il s’agit de Bluewin TV basic de Swisscom, accessible pour environ 80% des ménages (les 20% restant n’ayant pas un débit suffisant sur leur ligne). Cette offre coûte 19 fr./mois, à quoi s’ajoutent 2.25 fr. de droits d’auteurs. Pour 10 fr. de plus, les ménages qui bénéficient d’un très haut débit (soit, pour l’instant, la moitié de ceux qui ont accès à l’offre de base) ont accès à Bluewin TV plus. Cette offre supérieure inclut un décodeur avec enregistreur à disque dur (100 heures d’enregistrement) et donne accès à des chaînes en haute définition (HD). Contrainte majeure: il faut obligatoirement être abonné à Swisscom pour le téléphone fixe et l’ADSL, afin de souscrire à Bluewin TV.
TNT
Avec une simple antenne râteau ou même une antenne plus petite dans le salon, il est toujours possible de recevoir les chaînes par la voie hertzienne traditionnelle. En Suisse, la SSR a récemment remplacé l’émission analogique par la TNT (télévision numérique terrestre). La réception est totalement gratuite. Il faut cependant s’équiper d’un décodeur TNT (une centaine de francs) ou d’un téléviseur de nouvelle génération, capable de décoder automatiquement le signal TNT. Problème majeur: mises à part les chaînes helvétiques, c’est le silence radio. La France développe actuellement son réseau TNT et laisse entrevoir une mise en service à la fin de l’année pour le bassin lémanique. S’il est impossible de prévoir l’étendue du débordement sur le territoire suisse, la patience récompensera les veinards qui recevront 18 chaînes (dont les principales) en qualité numérique et gratuitement.
Satellite
Pour les plus malchanceux des Romands qui n’ont accès ni au câble, ni à Bluewin TV et qui n’ont aucun espoir de capter la TNT française, il reste la transmission analogique par satellite des six principales chaînes françaises: TF1, France 2, France 3, Canal+ en clair, France 5/Arte et M6. Gratuite, cette offre nécessite uniquement une antenne parabolique et un décodeur, accessibles dès 150 fr. Mais le passage au numérique conduira à la suppression de ce signal entre 2009 et 2011 au plus tard. Quant aux chaînes déjà diffusées en numérique, elles sont réservées aux téléspectateurs résidant en France pour des questions de droits de diffusion. Mais CanalSat prévoit la sortie d’un bouquet de chaînes pour la Suisse, probablement avant la fin de l’été. Son prix n’a pas encore été déterminé.
Yves-Alain Cornu