Dans les pays occidentaux, il n’existe quasiment pas de femmes qui échappent au musc synthétique», estime Günther Lach, directeur du laboratoire allemand pour la protection de l’environnement Wiertz Eggert Jörissen. Ce parfum joue en effet un rôle important dans l’industrie cosmétique. «Il pénètre sous la peau et reste dans les graisses, poursuit le spécialiste. Sa présence dans le lait maternel a, par exemple, de quoi inquiéter», d’autant que les bébés ont un système immunitaire encore peu développé.
Les scientifiques ne mesurent pas encore avec exactitude les effets de ces composants chimiques. Mais depuis les années cinquante déjà, on les soupçonne d’avoir des effets cancérigènes. Günther Lach est donc inquiet, car les dérivés du musc se cachent partout: dans les savons, les shampooings, les lotions pour le corps, les after-shave, les lessives, les produits d’entretien. Or, les jeunes consommateurs de cosmétiques sont toujours plus nombreux!
Le point de vue de l’industrie chimique est évidemment très différent, elle qui utilise environ 10 000 tonnes de ces parfums par année. L’association européenne des fabricants de cos- métiques et de produits de nettoyage a d’ailleurs tenté de démontrer leur caractère inoffensif. L’étude présente néanmoins un défaut de taille: elle a été financée par l’industrie elle-même...
Comme les effets du musc synthétique sont contestés, mieux vaut donc l’éviter. Günther Lach a lancé un appel aux fabricants allant dans ce sens. Comme le démontre le test que son laboratoire a mené pour le compte de Bon à Savoir, il n’a visiblement pas été entendu par tout le monde!
Les spécialistes ont en effet décelé du musc dans trois des seize produits analysés (voir le tableau): dans les deux flacons de Fenjal ainsi que dans le bain mousse Kamill. Ils contiennent de grandes quantités de galaxolide et de tonalide, deux composants polycycliques du musc synthétique. Or, lors d’un bain, la peau se gorge d’eau et les substances chimiques ont tendance à pénétrer dans le corps. Ces produits sont donc sanctionnés par la mention «insuffisant».
Doetsch Grether AG, le fabricant de Fenjal, estime que la «présence minime» des composants contestés est «insignifiante», et que ses clients «n’accepteraient pas qu’on abaisse la qualité des parfums». Mais le fabricant se contredit. Pour la production à venir, il annonce en effet des «huiles parfumées sans composés de musc synthétique».
Formaldéhyde
Le laboratoire a également découvert une autre matière nuisible dans les produits pour le bain: le formaldéhyde. Sous le nom de formol, il est bien connu des biologistes, puisqu’il sert à conserver des préparations humaines et animales. La substance joue le même rôle d’agent conservateur dans les cosmétiques. Malheureusement, elle a aussi des propriétés négatives. La formaline (un dérivé) est connu pour ses effets allergènes.
Or, huit des produits testés contiennent du formaldéhyde. La quantité découverte ne dépasse toutefois pas la limite de 2 grammes par kilo fixée par l’ordonnance sur les cosmétiques. C’est la crème pour le bain Kamill qui en contient le plus, avec 64 milligrammes. Une quantité suffisante pour incommoder les personnes
à peau sensible, ce qui justifie notre mention «insuffisant». Le fabricant, Burmus GmbH, n’a pas souhaité réagir à ce résultat.
Halogènes organiques
Le laboratoire a encore recherché des composants halogènes organiques, qui contiennent du chlore, du fluor ou du brome. Ce sont parfois des agents conservateurs, mais il peut aussi s’agir de substances provenant de l’environnement, comme la dioxine, le pentachlorphénol ou le pesticide DDT. Leurs effets cancérigènes sont souvent évoqués.
Les produits suivants contenaient une assez grande quantité d’halogènes organiques: Badedas Vital (75 mg/l), Coop family vital
(29 mg/l), Bain pour bébé ultra doux Kosili (22 mg/l), huile Fenjal (24 mg/l), bain crème Fenjal (108 mg/l).
Doetsch Grether, le producteur de Fenjal et Kosili, met en doute les valeurs mesurées. Coop, au contraire, les confirme et renvoie au nouveau bain douche Tonga, qui sera mis en vente dès mars prochain: «Il ne contient ni formaldéhyde, ni composants polycycliques de musc, ni composants halogènes organiques.»
Laurysulfate de sodium
La mousse, enfin, se forme la plupart du temps grâce au laurysulfate de sodium. Ce tensioactif agressif du groupe des polyéthylènes glycol (PEG) dessèche la peau. Mieux vaut donc essayer de l’éviter. Parmi les bains moussants et huiles testés, seul le Weleda à la lavande permet cette parade. C’est le produit le plus cher parmi les seize testés, mais il est irréprochable!
Conseils
Objectif: 38 degrés
Un bain chaud est un véritable moment de détente. Mais mieux vaut respecter certaines règles.
• La température devrait osciller entre 35 et 38°. Une eau trop chaude est mauvaise pour le cœur et la circulation sanguine.
• Si vous vous baignez assis et non allongé, l’eau peut être un peu plus chaude afin que le haut du corps ne se refroidisse pas trop.
• Même avec une bonne circulation sanguine, ne restez pas plus de 20 minutes dans le bain.
• Avant de sortir de la baignoire, douchez-vous rapidement à l’eau froide. Le froid resserre les veines et évite un afflux sanguin vers le bas du corps. De plus, le froid resserre les pores et évite une perte de chaleur.
• Mettez un peu de lait dans l’eau: cela évite que la peau se dessèche trop.
• Après le bain, appliquez une lotion hydratante sur tout le corps.
• Si vous avez employé une huile pour le bain: séchez-vous en douceur pour ne pas éliminer complètement le film huileux.
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