Si l’augmentation de l’espérance de vie permet aux séniors de profiter plus longuement de leur retraite, elle ne les met pas à l’abri d’éventuels problèmes de santé. Ainsi, un pensionné de 85 ans requiert en moyenne dix fois plus de prestations qu’un assuré de 30 ans. Pour que les frais médicaux n’explosent pas leur budget, les (futurs) retraités ont donc tout intérêt à passer au crible les offres des assurances complémentaires, et cela avant de quitter la vie active.
Contrairement à l’assurance de base obligatoire (LAMal), les complémentaires relèvent du droit privé et sont rattachées à la loi fédérale sur le contrat d’assurance (LCA). Elles sont donc laissées au libre choix de chacun, assureur compris. Ce dernier peut librement refuser un nouvel assuré, poser des réserves ou fixer des délais de carence, excluant par exemple le traitement d’un genou accidenté pour une période définie. Inutile d’éluder le problème dans le questionnaire de santé envoyé par l’assureur, sous peine d’être privé de tout remboursement en cas de sinistre.
Dans les faits, opter pour une complémentaire ou changer de compagnie pose de sérieux problèmes à partir de 50 ans déjà! Seuls les plus jeunes, à condition qu’ils soient en bonne santé, peuvent le faire sans risque. Les quinquagénaires doivent se montrer vigilants: s’ils souhaitent changer de crémerie, ils ne résilieront leur ancienne assurance complémentaire qu’après avoir reçu la confirmation écrite d’une admission sans réserves dans la nouvelle caisse.
L’enjeu principal, pour les retraités, réside dans la complémentaire pour soins hospitaliers. Celle-ci prend non seulement en charge l’hospitalisation en divisions privée ou semi-privée, mais accorde le libre choix du médecin. Et cela a son prix, qui augmente encore avec l’âge (lire notre démonstration dans BàS 2/2007).
Limiter les frais
Il existe différentes possibilités pour limiter les frais.
- La première consiste bien sûr à comparer les prix et les prestations des différentes compagnies d’assurances, en sollicitant des offres chez plusieurs prestataires. Sans oublier de prendre en compte l’évolution des primes avec l’âge.
- Bon nombre d’assurances proposent le privé ou le semi-privé avec un choix réduit d’établissements hospitaliers. Le rabais peut atteindre 25%, mais les compagnies se réservent le droit d’adapter régulièrement la liste des établissements admis.
- La plupart des complémentaires offrent une franchise à choix pour le privé et le semi-privé. Elles varient en général de 1000 à 10 000 fr. avec, à la clé, des rabais de primes jusqu’à 70%. Mais attention: un séjour hospitalier peut alors revenir très cher, d’autant que la franchise de l’assurance de base s’ajoute à la facture.
- Quelques compagnies accordent 3% à 5% de rabais si l’assuré s’engage à demander l’avis d’un second médecin, pour toute une série d’interventions chirurgicales bien définies.
- Certaines caisses proposent, selon les cantons, des modèles alternatifs nettement moins chers que les compléments privé et semi-privé ordinaires. Ils ne dispensent toutefois pas l’assuré d’un examen médical.
Frank-Olivier Baechler