Comparée à d’autres maladies, l’ostéoporose fait peu parler d’elle. Pourtant, l’OMS la classe parmi les dix pathologies les plus répandues et les plus coûteuses du quatrième âge. Dès l’âge de de 50 ans, une femme sur trois et un homme sur sept risquent de subir une fracture due à cette fragilisation excessive des os.
Douleurs, fractures, déformation corporelle, invalidité, sont les conséquences d’une ostéoporose mal soignée. Heureusement, il existe aujourd’hui des moyens de prévenir cette maladie: outre la médication, l’hygiène de vie est également importante.
• Le calcium – Une nourriture riche en calcium dès l’enfance est l’une des clés de la prévention de l’ostéoporose. Essentiel à la minéralisation de l’os, le calcium permet à l’enfant de se constituer une ossature dense. Chez l’adulte, un apport calcique suffisant permet d’éviter que l’organisme ne puise sa dose nécessaire dans les os, sa principale réserve en calcium.
Les produits laitiers sont les principaux fournisseurs de calcium. Un grand verre de lait, un yaourt et un morceau de fromage suffisent à couvrir les besoins quotidiens d’un adulte.
S’il vous est impossible de suivre un tel régime, prenez des suppléments de calcium, vendus sous forme de préparation pharmaceutique.
• Exercice physique – L’activité sportive renforce le développement des os chez l’enfant et l’adolescent et ralentit le rythme de la perte de masse osseuse chez l’adulte. Chez les personnes âgées, elle augmente la force musculaire, la coordination et le sens de l’équilibre, réduisant ainsi le risque de chute. Pour prévenir l’ostéoporose, les sports les plus utiles sont ceux qui sollicitent tout le squelette, tels la marche, le jogging ou la corde à sauter. Mais attention: en cas d’ostéoporose avérée, mieux vaut déterminer au préalable avec un médecin les mouvements qui ne risquent pas de causer une fracture!
• Les œstrogènes – Les femmes sont plus fréquemment touchées par l’ostéoporose que les hommes, car la baisse du taux d’œstrogènes après la ménopause accélère la dégradation de la masse osseuse. Pour empêcher ce processus, certains médecins proposent à leurs patientes un traitement à base d’œstrogènes.
Les statistiques montrent que les femmes qui suivent une telle hormonothérapie durant six à neuf ans depuis le début de leur ménopause réduisent de moitié leur risque de fracture.
Mais un tel traitement à long terme n’est pas sans danger. D’une part, certaines femmes supportent mal ses effets secondaires, parfois très lourds (douleurs mammaires, saignements vaginaux, thrombose veineuse). D’autre part, il est aujourd’hui prouvé que la prise prolongée d’œstrogènes augmente le risque de cancer du sein. C’est pourquoi certains médecins s’opposent à la prescription systématique d’hormones.
Selon le Dr Peter Burckhardt, chef de service en médecine interne au CHUV, la prise d’œstrogènes est indispensable en cas d’ostéoporose avérée. De même pour les femmes présentant un risque accru de développer cette maladie. Sinon, il s’agit d’un choix personnel. «La patiente doit évaluer son état de santé actuel, ses antécédents familiaux et pondérer les risques et avantages d’une hormonothérapie dans sa situation propre», note le spécialiste.
En cas de prise d’œstrogènes, un contrôle annuel chez le gynécologue additionné d’une mammographie tous les deux ans, sont donc indispensables.
Sophie Pieren
densitométrie osseuse
Diagnostiquer avant qu’il ne soit trop tard
Il y a quelques années encore, il fallait attendre une fracture pour diagnostiquer l’ostéoporose et pouvoir la soigner dûment. Aujourd’hui, on peut connaître l’état de ses os avant qu’il ne soit trop tard. Des appareils, appelés ostéodensitomètres, permettent de mesurer la masse osseuse et donc de déterminer la fragilité du squelette.
Cet examen, fiable et indolore, est recommandé à toutes les femmes dès le début de leur ménopause. Ainsi, mesureront-elles mieux l’opportunité d’un traitement (hormonal ou autre).
Malheureusement, l’assurance maladie de base ne prend en charge la densitométrie qu’en cas d’ostéoporose avérée (c’est-à-dire après une fracture, cherchez l’erreur...), ou sous certaines conditions très strictes. Pourtant, cet examen, qui peut être effectué chez de nombreux radiologues ou hôpitaux, ne revient qu’à une centaine de francs.