Avant, on avait seulement à choisir entre skis de piste tout simples et plus sophistiqués. Avec l’arrivée de technologies encore plus sophistiquées, les modèles de piste ont désormais des spécificités encore mal connues. Et leurs désignations en anglais ne facilitent pas le choix! Alors, entre skis Allround, Race, Freeride ou Cross, lesquels choisir?
«On différencie de moins en moins la paire pour débutants de celle pour skieurs avancés, souligne Silvan Nideröst, responsable marketing chez Stöckli, l’unique fabricant encore établi en Suisse. La mode veut qu’il soit possible d’utiliser une paire de skis de manière universelle.» Ainsi, le choix est dorénavant déterminé avant tout par le type de terrain: la largeur des Freeride convient particulièrement bien aux amateurs de hors-piste, tandis que les Cross peuvent être utilisés sur tout type de surface. Les skis Race et Cross, pour leur part, ont un point commun: on ne les trouve que dans des gammes de prix élevées.
Bon à Savoir, en collaboration avec l’association autrichienne d’information aux consommateurs (VKI), a voulu vérifier si ces lattes valaient vraiment leur prix. Elle a donc choisi 11 paires Cross et 13 Race, qu’elle a soumis à des tests techniques et pratiques.
Test technique
Les résultats techniques (voir tableau en page 14) sont remarquables: presque tous les modèles ont remporté la mention «très bon», en comptabilisant plus de 80 points. Toutes ces paires coûteuses sont donc composées de matériaux de bonne qualité. Ce qui n’est pas toujours le cas de skis meil-leur marché: «Dans les tests précédents, ce sont toujours ces derniers qui ont raté l’examen technique», remarque le responsable des tests Rudolf Heintzl.
> Solidité de fixation des carres: les carres étaient si bien vissées qu’il n’y avait rien à redire. Pourtant, les spécialistes ont testé la solidité des carres en les frappant à grands coups, afin de simuler les heurts du ski contre une pierre.
> Collision: ce test, consistant en une simulation de coups violents sur toute leur surface, n’a relevé aucune faille des skis. Et les fines fissures apparues à l’arrière des skis, provoquées par le choc, ont été jugées comme un simple «problème esthétique» par Rudolf Heintzl.
> Plat de la semelle: le bilan est bon pour les surfaces de glisse, qui étaient toutes propres, égales et lisses.
> Solidité des carres: pour ce point, en revanche, les spécialistes ont dû attribuer de mauvaises notes. L’épaisseur du matériel qui compose les carres de métal est en effet un facteur essentiel pour la durée de vie des skis: à chaque service d’entretien, une partie des carres sera poncée. Or le modèle le moins bon, le Blizzard Sigma RS Magnesium, comporte des carres de 1,4 mm d’épaisseur seulement, ce que les spécialistes ski du VKI ont considéré comme un gros défaut.
D’autres modèles, appartenant majoritairement à la catégorie Race, possèdent également des carres trop minces: Völkl, Head et Rossignol ont ainsi remporté la mention «insatisfaisant». Seuls les Rossignol RPM 90 présentent des carres juste encore assez épaisses pour être acceptables.
Test pratique
Le test pratique a révélé des différences encore plus grandes entre les modèles. Et les notes obtenues n’ont généralement pas été aussi convaincantes que celles du test technique. Ainsi, les Fischer RC4 Worldcup RC, en tête du test, remportent de justesse la mention «très bon». Ces skis sont un modèle Race, mais se rapprochent beaucoup des Cross par leur dimension et leur forme.
A l’autre extrémité du classement, les skis Cross Rossignol RPM 90 ont été jugés seulement «satisfaisant».
Le test pratique a été mené par dix skieuses et skieurs de différents niveaux, en tenant compte des critères suivants:
> Qualités de glisse (40% du test pratique): Est-il possible d’effectuer aussi facilement des virages étroits que des larges? Les skis glissent-ils sans effort? Sont-ils faciles à contrôler lors d’un arrêt brusque?
> Dynamique du ski (40%): Les carres crochent-elles bien dans la neige et permettent-elles d’éviter les dérapages sur une neige dure? Est-il facile de contrôler une descente en slalom?
> Confort/tolérance (20%): Les skis sont-ils facilement contrôlables? Restent-ils parallèles lors d’une descente rectiligne? Amortissent-ils les chocs?
En tenant compte de ces éléments, la plupart des skis ont été jugés «bon» par les skieurs.
Résultats décevants
Si ces résultats globaux se situent dans la norme, ils sont néanmoins un peu décevants. «Je m’attendais à ce que davantage de modèles dans cette catégorie de prix méritent la mention “très bon”, souligne Rudolf Heintzl. Car l’an passé déjà, notre test avait abouti à la conclusion que la majorité des skis testés étaient “bon”.» A l’époque, néanmoins, le test avait porté sur des modèles Allround, nettement meilleur marché. Le test actuel montre donc que le prix élevé de certains modèles ne se justifie que de manière limitée.
Rolf Muntwyler / vk
Entretien des skis
Le fartage protège la semelle
Même si la technologie avance à pas de géant, il est nécessaire d’entretenir ses skis. Ainsi, une paire fartée glissera bien mieux: la cire (fart) obstrue les trous minuscules répartis sur la surface, ce qui permet de créer un film d’eau homogène entre la semelle du ski et la piste et améliore la qualité de glisse.
Mais avant tout, le fart protège la semelle, et lui évite de devenir rugueuse. Il est toutefois recommandé d’utiliser des bâtons de fart à chaud, plutôt qu’un spray ou autres produits tout prêts. A étaler soi-même, ou à faire appliquer dans un commerce spécialisé.
Le prix des fixations
Le consommateur est rarement libre de son choix
Il y 20 ans à peine, il n’existait que trois fournisseurs de fixations: Salomon, Tyrolia et Marker. Leur nombre s’est nettement élargi depuis, mais le choix des modèles, paradoxalement, est devenu encore plus restreint. En effet, quelques fabricants de skis vissent des rails ou des plaques sur leurs lattes. Ceux-ci garantissent une courbure égale des skis, mais limitent justement le choix des fixations.
Lié à la marque
Par ailleurs, la majorité des fournisseurs installent des fixations de la même marque que celle des skis. Ainsi, le consommateur qui achète Salomon, par exemple, devra obligatoirement acquérir des fixations de cette marque.
D’autres fournisseurs séduisent le client avec de gros rabais, de manière à ce qu’il achète à la fois les skis et les fixations d’une même marque. Exemple: Rossignol offre des Race 9X Oversize à 990 fr., proposés à 1099 fr. avec fixations. L’achat séparé de ces dernières se monterait à 300 fr., soit 200 fr. de plus.
«Le client est libre de choisir les fixations de seulement 10% des skis environ», estime Anna-Marie Vaucher, propriétaire du magasin de sport du même nom à Berne. Parmi ces 10%, on trouve par exemple les skis de marque Olin et Volant, mais aussi ceux du fabricant suisse Stöckli.
Question prix, il est parfois difficile pour le consommateur de faire la comparaison entre deux paires. Car un modèle peut être bon marché, mais les fixations adaptées très chères, ou le contraire.
Conseils d’achat
• Demandez toujours si les fixations sont incluses dans le prix.
• Lorsque ce n’est pas le cas, renseignez-vous sur les fixations adaptées.
• Additionnez le prix correspondant. Car une comparaison de prix est valable uniquement si vous connaissez le prix total des skis et fixations.