Comment évacuer la transpiration après un effort, sans toutefois abaisser sa température corporelle, même quand il fait très froid? En enfilant un sous-vêtement fonctionnel isolant et hydrofuge (lire BàS 11/2010). Les dix modèles à longues manches que nous avons fait tester remplissent en gros leur mission. Leur choix dépend toutefois du type d’activité, mais aussi des réactions physiologiques de chacun. Telles sont les conclusions des experts du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa), à Saint-Gall, et ceux du Laboratoire Testex, à Zurich (lire encadré).
Pour permettre aux sportifs de faire un bon choix, nous avons sélectionné dix modèles dans une gamme de prix allant de 39.90 fr. à 149.90 fr. La plupart sont en fibres synthétiques, quelques-uns (Helly Hansen, Mammut et Löffler) sont mélangés à des fibres naturelles. Seul celui d’Icebreaker est entièrement en mérinos.
Vainqueur du test: le sous-pull K-Tec, d’Athleticum, qui est aussi le plus avantageux. Cette distinction démontre, une fois de plus, qu’on peut être bien servi à moindre prix! A l’inverse, le modèle d’Icebreaker, le plus cher de notre sélection, est parmi les moins bien notés.
Rythmes différents
Ce premier constat doit toutefois être nuancé en fonction du type d’activité prévu. Un amateur de ski ou de snowboard optera ainsi pour un sous-vêtement adapté aux sports de performance (voir tableau, 3e critère de fonctionnalité). Pour cette catégorie, les experts recommandent les modèles bien notés pour leur isolation thermique et capables de gérer l’alternance entre activité intense et repos, soit les produits Odlo, Jack Wolfskin, Trevolution, Icebreaker et Falke.
A l’inverse, les sportifs d’endurance choisiront un modèle prompt à évacuer l’humidité et qui abaisse la température corporelle pour ne pas étouffer de chaleur (4e critère de fonctionnalité). Ils trouveront leur compte avec les sous-vêtements K-Tec et Mammut, mais éviteront les produits de Jack Wolfskin, Falke et Trevolution. Ce dernier tient trop chaud et les deux autres gèrent mal la transpiration.
Mais ce n’est pas tout: ces grandes tendances doivent encore une fois être nuancées en fonction la physiologie propre à chaque individu. Notre test met donc en perspective les forces et les faiblesses des dix modèles selon les critères de sensibilité au froid et de transpiration.
Adapté à chacun
Ainsi, comme le montre notre tableau, le modèle Trevolution, pourtant avant-dernier du classement général, décroche la meilleure note pour le critère d’«isolation thermique». C’est donc lui qui réchauffera mieux le sportif frileux. A l’inverse, le produit de Jack Wolfskin n’a été considéré que «satisfaisant». Les autres modèles testés ont été jugés «bon» sur ce plan.
Vite au sec
Un sportif qui transpire beaucoup tiendra compte, quant à lui, du critère de «gestion de l’humidité». Dans ce cas, il optera pour le K-Tec, lauréat de notre test, qui rejette la transpiration vers la couche supérieure et sèche rapidement. Selon cette même logique, il évitera les modèles de Falke et d’Icebreaker, puisque nos experts indiquent que tous deux restent mouillés et que le dernier refroidit considérablement la température corporelle au repos. Ces observations suscitent la réaction des fabricants. Gordon Bahner, de Falke Suisse, indique que «les zones corporelles distinctes du sous-pull gardent le skieur de fond toujours au sec et au chaud». Sibylle Bischler, d’Icebreaker Suisse, relativise: «Cela peut sembler contradictoire avec les mesures objectives du laboratoire, mais notre clientèle confir me que la laine mérinos reste agréable au toucher, même si elle est mouillée.»
Pour aller au-delà des grandes tendances indiquées ci-dessus et identifier le sous-pull correspondant au mieux aux besoins de chacun, nous recommandons à nos lecteurs de modifier eux-mêmes le poids attribué aux différents critères, en utilisant notre pondérateur en ligne*.
Résistance au lavage
Enfin, les experts ont, dans l’ensemble, été satisfaits de la qua lité des matériaux qui résistent au lavage et ne changent pas de forme ou d’apparence sur la durée. Seuls les sous-pulls de Mammut, Helly Hansen et Trevolution ont tendance à pelucher avec le temps et ont été jugés «peu satisfaisant» à cet égard.
Jeannette Büchel / chr
EN DÉTAIL
Les critères du test
Le laboratoire Empa, à Saint-Gall, a placé un mannequin simulant la peau humaine et le mécanisme de transpiration dans un local climatisé à 5°C.
L’appareil a été revêtu d’un sous-vêtement et d’une laine polaire comme en situation réelle. Les experts ont mesuré la résistance au froid du mannequin à l’aide de senseurs posés à même la peau. Ils ont ensuite noté les propriétés des sous-vêtements, selon les critères suivants.
- Fonctionnalité
- Isolation thermique – Dans quel le mesure les sous-vêtements secs conservent-ils la chaleur corporelle?
- Gestion de l’humidité – Quelle est la quantité de liquide absorbée lors de la sudation? Quelle est la proportion rejetée ensuite à l’extérieur et celle retenue dans les fibres? Le matériau isole-t-il encore du froid quand il est humide? Quelle est sa durée de séchage?
- Sports de performance – Les skieurs et les snowboardeurs transpirent brièvement, alternant les phases d’activité intense et de repos. Un sous-vêtement approprié garde le corps au chaud.
- Sports d’endurance – Les skieurs de fond et les adeptes de la peau de phoque soutiennent l’effort sur la durée et transpirent beaucoup. Un sous-vêtement approprié confère une sensation de fraîcheur pour éviter la surchauffe.
- Propriétés du tissu
- Résistance au lavage – Les vêtements rétrécissent-ils ou se déforment-ils après leur passage en machine?
- Formation de peluches – Le tissu peluche-t-il à la suite du frottement?
- Décoloration au lavage – Les couleurs déteignent-elles au lavage?
- Décoloration à la transpiration – Le tissu décolore-t-il au porter sur les autres vêtements?