La guerre des opérateurs téléphoniques fait rage dans le monde du mobile. Mais du côté des appels internationaux, ils font face à de redoutables adversaires: les cartes à prépaiement (à ne pas confondre avec les cartes prepay pour natel, ni les Taxcards pour les téléphones publics).
Selon notre comparatif (voir tableau ci-contre), un appel de cinq minutes vers la Chine est vingt fois plus cher via le réseau fixe de Swisscom qu’avec la nouvelle M-Budget Phone Card! Le reste de notre évaluation (sélection des cartes les plus courantes, utilisées vers sept pays) n’est guère moins éloquent.
L’an dernier (lire BàS 4/2005), nous faisions déjà un comparatif similaire. Swisscom n’avait pas contesté les résultats, mais avait dénoncé une mauvaise qualité de transmission et une utilisation trop compliquée. Quelques essais ne nous avaient pas montré de tels problèmes.
Une véritable jungle
Cependant, le marché des cartes à prépaiement est une véritable jungle, composée de centaines d’offres qui disparaissent aussi vite qu’elles arrivent (Orbisline, l’un des meilleurs l’an dernier, n’existe plus).
Les cartes téléphoniques se vendent souvent sous forme de ticket, imprimé par le vendeur. Le fonctionnement est le même: il faut composer le numéro gratuit (commençant par 0800) et le code indiqué puis, enfin, le numéro du destinataire.
En plus du 0800, certains prestataires proposent un second numéro d’accès, payant (tarif local). Avec ce numéro, les minutes vers l’étranger sont encore meilleur marché. Mais seuls ceux qui ne paient pas les appels locaux en profitent. Les autres doivent encore compter avec la facture de leur opérateur.
Pièges à éviter
Attention aux surtaxes: outre le coût de connexion indiqué dans notre comparatif, d’autres frais sont parfois prélevés. Le prix de la minute peut ainsi augmenter de plusieurs centimes lorsque l’appel est effectué depuis ou vers un téléphone mobile. Idem lorsqu’on utilise la carte depuis une cabine téléphonique. On trouve aussi de mystérieux frais quotidiens dits «de maintenance», lesquels coûtent quelques centimes, tous les jours depuis la première utilisation de la carte. Et cela même si on ne l’utilise plus. De toute manière, une carte n’est généralement valable que six à douze mois dès sa première utilisation. En cas de problème, un numéro d’aide figure le plus souvent au dos.
S’il n’est pas toujours simple de connaître les tarifs et les taxes des cartes à prépaiement, le pire est que les prestataires se réservent souvent le droit de les modifier sans préavis.
Une bonne nouvelle toutefois: depuis fin mai, Naville (dont les kiosques vendent de nombreuses cartes) exige une meilleure transparence de ses partenaires, qui devront désormais indiquer leurs tarifs sur l’internet.
Yves-Alain Cornu
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.