Pour gagner un revenu, il faut aussi dépenser de l’argent, même lorsqu’on est salarié. Le fisc l’a bien compris, puisque, en plus des frais de déplacement et de repas pris hors du domicile, il autorise toute personne exerçant une activité lucrative dépendante à déduire les «autres dépenses professionnelles» (vêtements de travail, livres, etc.), le plus souvent à travers un forfait.
Le montant de ce forfait annuel – que vous pouvez déduire sans justificatif et même si vous n’avez pas eu ce genre de frais – varie d’un canton à l’autre:
l Fribourg, Vaud et Valais:
3% du salaire net (mais au moins 1800 fr. et au plus 3600 fr./an).
– Neuchâtel: idem, mais 10% si le revenu est inférieur à 8000 fr.
– Berne: 20% du revenu (mais 6300 fr. au plus), et surtout frais de déplacement et de repas inclus.
– Jura: 20% du salaire net, plus 20% des revenus supplémentaires (mais au moins 700 fr. et au plus 2200 fr./an). Ou 1800 fr., plus les frais professionnels effectifs.
– Genève: rien! Aucun forfait pour «autre dépense professionnelle» n’est déductible.
Tout se complique pour le contribuable qui désire déduire ses frais effectifs, car il va devoir justifier – factures et preuve d’utilité à l’appui – tous les frais dépassant le montant forfaitaire maximal. Mais s’il se lance dans une telle opération, c’est bien sûr parce qu’il a tout intérêt à le faire! Alors, qu’a-t-il le droit de déduire?
Bleu de travail
• Les habits de travail, pour autant qu’il s’agisse bel et bien de vêtements portés spécifiquement durant l’exercice de sa profession. Par exemple la salopette bleue, les chaussures renforcées de la CNA, le tablier blanc du pharmacien ou la queue d’hirondelle du chef d’orchestre...
• Les outils ou matériaux particuliers qu’il a lui-même achetés et qu’il utilise dans son cadre professionnel.
• La littérature spécialisée (livres, journaux, magazines, etc) en référence directe à la profession.
• Les frais de déménagement, pour autant que le déménagement soit nécessaire pour maintenir sa place de travail. Mais une telle déduction n’est pas valable en cas de changement de travail.
• Les frais de voyage (transport, hébergement, etc.) pour des congrès, des visites à la clientèle, etc. Mais seulement si l’employeur ne les paie pas.
• L’équipement informatique, en déduisant 25% pour l’utilisation privée.
• Les cotisations aux syndicats et unions professionnelles: en Suisse romande, seulement à Berne, Genève et au Jura.
• Les cotisations ou dons à des partis politiques: en Suisse romande, seulement à Berne (5000 fr. max.), au Jura (5% du revenu net) et en Valais (10% du revenu net).
Natel mal-aimé
• Téléphone, fax et branchement Internet. Parfois le Natel (par exemple pour un agent d’assurance), mais cela n’est encore pas rentré dans les habitudes du fisc: il vaut cependant la peine d’insister.
• Parfois, une chambre privée utilisée comme bureau. Mais il faut y travailler très souvent le soir et durant les week-ends et seulement s’il est impossible de le faire sur le lieu de travail. En plus, cette chambre ne doit être utilisée pour aucune autre activité, même pas comme bibliothèque, ni comme atelier pour les travaux manuels ou encore comme chambre de jeux pour les enfants.