Entre les inquiétudes sur la dette souveraine de certains Etats européens, des taux au plancher et des Bourses qui n’en finissent plus de jouer au yoyo, on ne sait plus à quel saint se vouer en matière d’investissement financier. Tout Compte Fait a donc analysé les rendements sur trois ans de différents types de placement pour une somme de 50 000 fr.
Miser sur la sécurité
Le bon vieux compte épargne (1) offre un placement simple et sûr, mais, revers de la médaille, son rendement ne casse pas trois pattes à un canard! En se basant sur le taux d’intérêt moyen servi ces trois dernières années, soit 0,58%, une épargne de 50 000 fr. aurait donc rapporté 875 fr. seulement (voir tableau).
Prêter à la Confédération
Les obligations d’Etat (2) ne font guère mieux, les taux du marché obligataire étant actuellement au plancher en raison de la crise européenne et de la tendance des investisseurs à se tourner vers les valeurs sûres. Ainsi, le rendement moyen des obligations à trois ans (2008-2010) de la Confédération atteint péniblement +1,17%. Soit un gain de 1755 fr. au total. Attention: ce calcul ne tient pas compte des frais d’achat, de virement, des droits de garde, etc., prélevés par les banques.
Se ruer vers l’or
Dans un contexte économique toujours incertain, l’or (3) continue en revanche de jouer son rôle de valeur refuge. Ces trois dernières années, son cours s’est apprécié de + 39,7%, passant de 946.62 fr. l’once (31,1 grammes) le 2 janvier 2008 à 1316.61 fr. le 30 décembre dernier. Nos 50 000 fr. auraient donc rapporté 19 850 fr., ce qui en fait le meilleur rendement de notre classement.
Et cette tendance devrait encore s’accentuer en 2011, puisque l’once pourrait tutoyer les 1600 dollars, selon les spécialistes. Ce type d’investissement reste toutefois très volatil et ne rapporte aucun intérêt. On ne réalise un bénéfice qu’en le vendant à la hausse.
Acheter des actions
A titre de comparaison, un investissement en actions du SMI (4) ou du SPI (5) aurait, lui, engendré une perte de respectivement 12 070 fr. (– 24,14%) et de 8345 fr. (-16,69%). Pour limiter les risques de casse, l’horizon de placement ne devrait, par conséquent, jamais être fixé au-dessous de dix ans.
Tenter les devises étrangères
Miser sur le dollar (6) ne se serait pas avéré plus payant. Le billet vert n’a en effet cessé de dégringoler, depuis sa parité avec le franc suisse en mars 2008, pour toucher un nouveau plancher historique, le 3 janvier dernier, à 93.27 centimes. En trois ans, la monnaie américaine a ainsi perdu près de 17% de sa valeur.
Du côté de l’euro (7), la dévaluation atteint 25% sur trois ans. Cela représente une perte de 12 512 fr. si nous avions acheté l’équivalent de 50 000 fr. le 1er janvier 2008!
A ce rythme-là, on aurait pu tout aussi bien planquer le magot sous son matelas. En effet, compte tenu de l’inflation, la perte n’aurait atteint que 96 fr. (– 0,19%)! Cette option ne coûte certes rien, mais n’est pas sans risque non plus, personne n’étant à l’abri d’un cambriolage ou même d’un incendie.
Chantal Guyon