Trois erreurs faciles à corriger
Qui dit mauvais réglage dit mauvaise posture. Dont découlent frottements ou pressions excessives pouvant causer des douleurs. Bonne nouvelle: les erreurs les plus courantes sont aussi les plus faciles à corriger.
1. La hauteur de selle
Si la selle est trop haute, on se tient trop courbé vers l’avant, et le bassin bascule sur les côtés. Des maux de dos ou de nuque peuvent survenir. Si la selle est trop basse, le muscle quadriceps des cuisses ne travaille pas correctement et le genou ne se déplie pas assez. Attention aux tendinites et aux douleurs à l’avant du genou.
Pas de matériel nécessaire: on mesure, à l’arrêt, la hauteur de selle adéquate si la jambe dont le talon est sur la pédale n’est que très légèrement fléchie
2. Le pied sur la pédale
Une fois la selle réglée, il est déconseillé de pédaler sur les talons ou sur la voûte plantaire. Positionner l’avant-pied sur la pédale permet d’éviter une extension complète du genou, et ainsi de rester souple face aux aspérités du terrain. Idem pour les bras: les garder légèrement fléchis au niveau des coudes permet d’amortir les chocs (dos d’âne, trottoirs, etc.).
Pas de matériel nécessaire: si la taille du vélo et la hauteur de selle sont bonnes, il n’y a plus d’obstacle à une position correcte du pied, outre une mauvaise habitude à changer
3. L’ajustement du guidon
Fixé trop bas, le guidon surcharge les poignets et tire sur la nuque, avec de possibles douleurs dans ces zones et des pertes de sensation dans les doigts et les paumes. Trop incliné vers l’avant, le guidon exerce des excès de tension sur les trapèzes et les épaules. Trop en arrière, il augmente les contraintes sur les régions lombaires.
Un multi-outil est nécessaire: régler la potence (vis au-dessus et sur les côtés) permet d’élever, d’abaisser ou d’incliner le guidon. Comme repères, l’angle entre le corps et les bras sur le vélo doit être à environ 90 degrés, et la potence de 2 à 3 cm plus bas que le milieu de la selle
Des maux souvent coûteux
Bien régler son vélo et adopter les bonnes postures en roulant permet non seulement d’éviter l’inconfort et les douleurs, mais aussi de ne pas se ruiner en traitements. Des maux de dos, par exemple, peuvent entraîner des radiographies et autres examens coûteux chez plusieurs spécialistes, une médication complexe et de multiples séances de physiothérapie ou de kiné. La franchise de l’assurance maladie risque d’y passer toute entière…
Et l’assurance accidents, alors? Dans la grande majorité des cas, elle ne prend pas en charge des douleurs apparues en l’absence de chute ou de choc, qui sont considérées comme des maladies. «Est réputé accident toute atteinte dommageable, soudaine et involontaire, portée au corps humain par une cause extérieure extraordinaire», définit la loi fédérale sur l’assurance accidents.
Même si un mauvais mouvement sur le vélo paraît avoir déclenché des douleurs soudaines, il manque une cause extérieure extraordinaire, souligne Jean-Luc Alt, porte-parole de la SUVA. La loi mentionne toutefois une série de lésions que l’on peut considérer, même en l’absence d’un facteur extérieur, comme des suites d’un accident: c’est le cas des fractures, des déboîtements d’articulations, des déchirures de muscles, du ménisque ou des tendons, des élongations musculaires ou des lésions de ligament. Encore faut-il que ces blessures ne soient pas considérées par l’assureur accidents comme dues avant tout à l’usure ou à une maladie…