Politique: Les limites du rayonnement
Il s’en est fallu d’une voix pour que le Conseil des Etats accepte d’assouplir la protection contre le rayonnement des antennes de téléphonie mobile. Il n’empêche: le 5 mars dernier, pour la deuxième fois en 15 mois, les sénateurs ont finalement refusé de céder au lobbying des opérateurs et d’economiesuisse.
Mais, visiblement, le Conseil fédéral, ou en tous cas Doris Leuthard ne veut rien savoir, puisque la semaine d’après, elle suggérait une adaptation des mesures et du calcul du rayonnement de ces antennes, ce qui permettrait une «augmentation modérée de la capacité» des installations existantes sans assouplir les valeurs limites.
Un magnifique tour de passe-passe que l’Office fédéral de l’environnement, responsable des mesures, ne balaie pas d’un revers de la main, laissant entendre que, en effet, certains points pourraient être revus. Par exemple l’atténuation du rayonnement de certains matériaux de construction, semble-t-il sous-estimée.
Mais pour Martin Forter, directeur de Médecins en faveur de l’environnement, il ne s’agit rien d’autre que d’une revanche obstinée: «Mme Leuthard cherche simplement à contourner le problème en modifiant non pas les valeurs limites mais la façon de les mesurer, sans tenir compte des réticences des élus du peuple. Le moins que l’on puisse dire, c’est que sa démarche n’est pas très démocratique.»