Mettre un pied devant l’autre, c’est le sport le plus vieux du monde. Il est pratiqué par près de la moitié des Suisses qui, contrairement à leurs ancêtres, ne se munissent plus d’un bâton pour se frayer un chemin. Prémâchée par des experts, la balade se prépare désormais sur écran (lire encadré). Suivez le guide!
Le relief et le climat helvétiques étant mouvementés, on ne se lance pas au hasard sur les quelque 65 000 km balisés en Suisse. Ce domaine est régi par une loi fédérale flanquée d’une ordonnance. Sur le terrain, il appartient aux cantons de les mettre en pratique. Trois catégories orientent les marcheurs.
Jaune pour la randonnée: ces chemins devraient se situer à l’écart du trafic motorisé et, si possible, «ne pas être revêtu de bitume»… ce qui reste parfois un vœu pieux. Pas de risque en revanche: les passages abrupts sont pourvus d’escaliers et des passerelles traversent les cours d’eau.
Blanc-rouge pour la randonnée de montagne: étroits et parfois exposés, les sentiers de montagne empruntent des pentes escarpées et peuvent être difficilement praticables. Ils sont réservés aux marcheurs aguerris et en bonne condition physique. Chaussures à profil antidérapant et carte topographique sont de mise.
Blanc-bleu pour la randonnée alpine: dans les rochers, ça grimpe et ça craint. Sur ces itinéraires, le sentier disparaît dans la pente, dans un névé ou un glacier. Il traverse des pentes pierreuses et emprunte des falaises avec de courts passages d’escalade. Ici, il faut être très bien entraîné et avoir le pied sûr.
Sur le panneau de départ, c’est toujours la couleur du tronçon le plus difficile qui figure à côté de la destination finale. Ces catégories ne sont toutefois pas immuables, car les itinéraires sont régulièrement réévalués. Il arrive ainsi que des passages marqués en jaune soient jugés trop raides et repeints en rouge et blanc. Ou que tel sentier de montagne, particulièrement exposé, soit considéré comme une randonnée alpine.
«Le balisage blanc-bleu-blanc, explique Bernard Hinderling, responsable de l’infrastructure romande à Suisse Rando, a été officialisé en 2006 seulement. En montagne, les exigences varient beaucoup et cette nouvelle catégorie recense les passages les plus délicats.»
Selon la météo, il faudra toutefois se montrer prudent quelle que soit la couleur des panneaux. «En automne, les feuilles mortes rendront un sentier balisé en jaune très glissant. En avril et en mai, certains itinéraires sont impraticables à cause des restes de neige. Quant aux pentes abruptes herbues, l’humidité les rend plus dangereuses que des rochers où il faut s’aider des mains», avertit Pascal Bourquin, auteur du blog «La vie en jaune». Le marcheur s’est fixé pour but de parcourir tous les sentiers balisés pendant les 30 prochaines années.
Evaluer la durée
Basés sur la distance et le dénivelé, les temps de marche figurent sur l’indicateur de départ. On compte généralement 15 minutes par kilomètre parcouru, à quoi s’ajoutent 15 minutes pour 100 mètres de dénivelé à la montée ou 200 mètres à la descente. A partir de 50 ans, selon la condition physique, ajouter 10% du temps de parcours par décennie, soit 20% à 60 ans, 30% à 70 ans, etc. Et, si l’on organise une randonnée avec d’autres marcheurs pour la première fois, ajuster le parcours au plus faible, quitte à garder en réserve une variante plus exigeante.
Claire Houriet Rime
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Grands projets sur petit écran
Le site et l’application gratuite SuisseMobile (pour iOS et Android) proposent des itinéraires prémâchés avec l’indication des temps de parcours, le profil de la course et les liaisons avec les transports publics. On peut aussi concocter soi-même la balade avec la carte de base et l’imprimer en choisissant l’échelle souhaitée, à moins de télécharger les cartes sur son smartphone avec l’abonnement formule SuisseMobile Plus (35 fr. par an). Mieux vaut, en effet, avoir accès à la carte sans dépendre du réseau, la couverture étant souvent aléatoire en montagne. A noter que le site propose les mêmes services pour le vélo, le VTT, le canoë et les rollers.
