Conseils pratiques
La Finma à la rescousse
Moins d’un mois après l’arrêt du Tribunal fédéral du 30 octobre 2012, l’Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) a exigé des banques qu’elles prennent une série de mesures concrètes. Elles doivent donc:
- tenir compte de la décision du Tribunal fédéral dans le cadre de leurs activités courantes;
- prendre contact avec toutes les personnes potentiellement lésées;
- indiquer à quel service le client doit s’adresser pour obtenir des renseignements; lui indiquer le montant des commissions perçues par la banque.
Malgré ces injonctions, ces informations ne sont pas toujours faciles à obtenir et beaucoup de procédures n’avancent pas.
Comment agir?
Un client lésé est confronté à l’une de ces deux situations:
- il a signé avec sa banque ou un gérant de fortune externe un contrat de gestion de fortune;
- il n’a pas renoncé à percevoir les rétrocessions par le biais d’une clause valable indiquant un ordre de grandeur prévisible des montants auxquels il renonce (lire ci-contre).
Il doit alors interpeller sa banque par le biais de la lettre type à télécharger sur notre site internet
Si, après l’envoi du courrier, la banque:
- refuse de lui communiquer les services compétents pouvant traiter sa demande ou les montants exacts des rétrocessions perçues;
- n’entre pas du tout en matière sur sa demande;
- ne donne pas signe de vie;
- invoque une clause de renonciation nulle.
Alors, la jurisprudence du Tribunal fédéral et les directives de la Finma sont clairement violées. Le lésé peut alors s’adresser au médiateur des banques suisses (2).
En revanche, le client sera contraint d’ouvrir une action judiciaire sur le plan civil, avec l’aide d’un avocat spécialisé, s’il se trouve dans l’une des situations suivantes:
- il ne s’agit pas de contrat de gestion de fortune, mais de placements à la suite d’une relation de conseil avec son banquier;
- il y a un litige au sujet du délai de prescription: la banque est d’accord de restituer les montants sur les cinq dernières années au lieu de dix ans.
Dans ses éventuelles démarches en justice, le client demandera à la banque de préciser combien elle lui doit et exigera le remboursement de ses frais, plus intérêts. Dans cette démarche, le plaignant a l’obligation d’indiquer dans sa requête le montant réclamé, mais il doit préciser qu’il est provisoire. Les chiffres devront, en effet, être corrigés dès qu’ils seront connus.
(2) Ombudsman des banques suisses, Bahnhofplatz 9, case postale 1818, 8021 Zurich. Par téléphone (français): 021 311 29 83, de 8 h 30 à 11 h 30. www.bankingombudsman.ch/fr