Vous avez entre 40 et 55 ans. Vous souffrez de toux chronique au lever, accompagnée d’expectorations. A priori anodins, ces symptômes doivent pourtant vous alerter et vous inciter à consulter un médecin. Comme quelque 400 000 Suisses, vous êtes peut-être atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie sournoise qui provoque un rétrécissement progressif et permanent des voies respiratoires, entraînant des difficultés à respirer au moindre effort. Dans les cas les plus graves, le rayon d’action des malades va jusqu’à leur porte d’entrée seulement!
A l’occasion de la journée mondiale de la BPCO, la ligue pulmonaire suisse organise une campagne de sensibilisation et de dépistage de la maladie. Encore méconnue du grand public et parfois des malades eux-mêmes, elle est en effet trop souvent diagnostiquée tardivement. Un test de risque peut être effectué ici. Du 1er au 30 novembre, un pneumologue répondra également aux questions des internautes sur www.test-bpco.ch.
90% de fumeurs
Le tabagisme de longue date est dans 90% des cas à l’origine de la maladie. D’autres facteurs peuvent également influer sur son développement: l’inhalation de particules irritantes dans le cadre de l’activité professionnelle (agriculture, industrie, etc.) ou encore, mais beaucoup plus rarement, des prédispositions génétiques.
Maladie incurable
A l’heure actuelle, la BPCO est incurable. Il existe toutefois des traitements permettant d’en limiter les effets. Le premier et le plus important est l’arrêt du tabac, qui permet ralentir la progression de la maladie. Certains médicaments comme les broncho-dilatateurs ou les corticoïdes diminuent également les symptômes. Enfin, pratiquer une activité physique (natation, jogging, nordic walking, marche, gymnastique, etc.), une demi-heure par jour, permet de renforcer sa musculature et, donc, de mieux respirer.
Les spécialistes recommandent également la vaccination contre la grippe chaque automne et, tous les cinq à six ans, contre les pneumocoques (bactéries responsables de nombreuses maladies dont la pneumonie). Dans les cas graves, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
Chantal Guyon