Cela fait des années que nous dénonçons les services des sites commerciaux proposant des comparaisons des primes pour l’assurance maladie. D’abord parce qu’ils encaissent, chaque année, des dizaines de millions de francs (les assureurs versent de généreuses commissions pour chaque contact pris grâce à eux), qui contribuent inévitablement, dans un deuxième temps, à la hausse des primes. Mais aussi parce que l’affichage par défaut, notamment chez comparis.ch, induit l’internaute en erreur, puisqu’il ne propose que sa caisse maladie, la plus et la moins chère, celles qui bénéficient du meilleur et du moins bon avis et toutes celles… avec qui le courtier a passé un contrat!
Aujourd’hui, le quotidien alémanique Blick aggrave encore ce constat, puisqu’il a décelé que, selon l’âge, la franchise ou le canton de domicile choisis, la sélection de caisses proposant une offre était plus ou moins grande, tant chez comparis.ch que chez bonus.ch. Autrement dit: le programme est équipé de filtres permettant aux caisses de sélectionner les assurés à qui elles veulent bien transmettre une proposition, et donc – indirectement – d’éliminer les mauvais risques! Nous avons fait le test sur comparis.ch: un adulte de 50 ans, domicilié à Lausanne et demandant une offre pour l’assurance maladie obligatoire avec une franchise de 1500 fr. peut demander une offre à 19 caisses. Qu’il passe à la franchise minimale de 300 fr., et le choix se restreint à 8 caisses.
Le comble, c’est que le directeur de comparis.ch, Richard Eisler, se défend de faire de la sélection: «Les caisses ont un devoir d’admission, a-t-il ainsi déclaré ce matin à l’ATS, mais pas celui de faire une offre». Conclusion: il n’y a strictement plus aucune raison de se fier et donc de consulter ce type de comparateurs. Mieux vaut se diriger sur www.priminfo.ch, le nouveau calculateur de la Confédération qui pourra être consulté – normalement – dès demain: il ne touche évidemment aucune commission quelle qu’elle soit, n’engendre donc aucun frais indirects et ne peut, dès lors, être soupçonné d’aucune dérive commerciale.