Jeudi prochain, le Conseil National décidera s'il accepte que les assurés souhaitant garder le libre choix de leur médecin paient plus que ceux qui accepteront d'entrer dans un réseau de soins. La semaine dernière, en effet, le Conseil des Etats a suivi la recommandation de la Conférence de conciliation sur la révision de la loi sur l’assurance maladie, qui différencie la quote-part en fonction de ce choix.
Aujourd'hui (comme demain), un assuré ne peut demander le remboursement de ses frais de santé qu'après avoir consommé sa franchise (entre 300 et 2500 fr.). Puis, sa caisse maladie lui déduit encore 10% de toutes ses factures médicale et pharmaceutiques, jusqu'à un montant maximal de 700 fr. par année civile: c’est ce qu’on appelle la quote-part.
Si le Parlement accepte la modification, cette participation passera à:
> 15% avec un montant maximal de 1000 fr. pour les assurés qui désirent garder le statu quo;
> 10% avec un montant maximal de 500 fr. pour ceux qui feront le grand saut du réseau de soins.
Concrètement, un assuré qui a de gros frais de santé (et qui a donc tout intérêt à conserver la franchise minimale) économisera 200 fr. en optant pour le réseau de soins, mais paiera un supplément de 300 fr. s'il veut garder son médecin actuel.
On peut, toutefois, voir la situation sous un autre angle en considérant des personnes qui ont des frais de santé n'atteignant pas la limite maximale. Prenons l'exemple d'un assuré, toujours avec une franchise minimale de 300 fr., qui doit faire face à des frais de santé s'élevant à 5000 fr.
> Aujourd'hui, il paie 300 fr. (franchise) + 470 fr. (10% du solde), soir 770 fr.
> Demain, s'il désire le statu quo, il paiera 1005 fr., soit 235 fr. de plus, alors que celui qui aura intégré un réseau de soins paiera la même somme qu'aujourd'hui, soit 770 fr.
Autrement dit: dans une grande partie des cas, on ne paie pas moins pour limiter son choix, mais plus pour bénéficier des mêmes prestations qu'aujourd'hui…
Christian Chevrolet