Le taux de logements vacants a augmenté légèrement en 2011 par rapport à l’année précédent, annonce aujourd’hui l’Office fédéral de la statistique (OFS). Leur nombre est ainsi passé de 36 710 à 38 420 entre juin 2010 et juin 2011 pour l’ensemble de la Suisse, soit une augmentation de 1700.
La nouvelle semble plutôt bonne quand on songe à la pénurie qui sévit en Suisse romande, particulièrement dans les grands centre urbains lémaniques. Mais le peu d’ampleur du phénomène interdit toute illusion quant à d’éventuels effets sur les loyers, d’autant plus que cette micro embellie est loin d’être uniforme.
Prenons Genève, le Sahel de l’immobilier: le nombre de logements vacants est passé de 496 à 556 (sur un parc immobilier de 220 000 appartements)! Une goutte d’eau dans le désert qui se traduit par un taux de vacance misérable de 0,25%. Et quand on y regarde de plus près, on constate que le phénomène touche principalement les 6 (+ 38 offres) et 5 pièces (+ 24). Mais qui diable, à part les cadres supérieurs, a aujourd’hui les moyens de s’offrir un 6 pièces à Genève? De l’autre côté de l’échelle sociale, les étudiants et les personnes seules ne seront pas enchantés d’apprendre que le nombre de 1 et 2 pièces disponibles a tout simplement diminué (-22 et –5).
Tendance variable en Romandie
L’embellie est d’ailleurs très mitigée au niveau romand: les statistiques annoncent une augmentation de 1627 à 1902 appartements vacants en pays vaudois et de 2207 à 2260 en Valais, mais une diminution à Neuchâtel, Fribourg et dans le Jura.
«Les taux globaux, notamment à Genève et dans le canton de Vaud, restent bas», résume Olivier Feller, secrétaire général de la chambre immobilière romande. Alors que ces derniers s’affichent désormais pour ces deux cantons à 0,25% et 0,52%, il faudrait qu’ils atteignent 1 à 1,5% pour que s’installe «une situation d’équilibre» qui permettrait aux locataires de trouver, relativement facilement, l’appartement qui leur convient. Quant à savoir si l’on peut interpréter les statistiques de l’OFS comme l’amorce d’un changement de tendance allant vers une augmentation du taux de vacances à terme, Olivier Feller se garde bien d’y apporter une réponse tranchée.
En attendant, la carte proposée par la Confédération renseigne sur la situation en Suisse, en terme d’appartements vacants, commune par commune.
Sébastien Sautebin