Le système de financement des aides acoustiques changera dès le 1er juillet. Les vendeurs pressent leur clientèle de passer commande.
L’Assurance Invalidité a mal à ses finances. Pour réduire les frais occasionnés par les appareils auditifs, le Conseil fédéral devrait approuver mercredi un nouveau mode de remboursement qui entrera en vigueur au 1er juillet prochain.
En 2007, le Surveillant des prix, puis le Contrôle fédéral des finances, avait tiré la sonnette d’alarme. En matière d’audioprothèses, la Suisse pratique actuellement les prix les plus élevés en comparaison internationale.
Le système actuel prévoit en effet de rembourser entre 1395 fr. (un appareil) et 3355 fr. (deux appareils). Ces tarifs, qui couvrent intégralement la dépense, varient selon le degré de surdité. Ceci alors que les nouvelles technologies ne nécessitent plus autant de travail d’adaptation. Chez certains commerçants, les marges dépassent donc 1000 fr. par appareil ou 45% du prix de vente.
L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) a donc prévu un nouveau mode de remboursement. Un forfait sera désormais octroyé à chaque patient (840 fr. pour un appareil et 1650 fr. pour deux). Les piles et les réparations font l’objet de tarifs séparés et un barème spécial a été élaboré pour les jeunes malentendants.
Ces montants ont été négociés avec les représentants de la branche. Ils restent 50% plus élevés qu’en Allemagne pour tenir compte du coût de la vie, qui est plus élevé en Suisse. L’AI économisera ainsi, bon an, mal an, quelque 30 millions de francs sur sa facture actuelle (environ 100 millions de francs).
Toute la question est, bien sûr, de savoir qui pâtira le plus de cette révolution. Les patients devront faire jouer la concurrence et se mettre en chasse de prothèses assez avantageuses pour ne pas dépasser les forfaits prévus, quitte à se rendre à l’étranger si nécessaire.
Quant aux commerçants, ils devront revoir leurs tarifs à la baisse. Ce qui explique les publicités parues dans la presse pour inviter leur clientèle à passer commande avant le 24 juin et bénéficier ainsi de l’ancien tarif.
Claire Houriet Rime