Le site se nomme Swiss casino. Il arbore fièrement la croix suisse sur sa page d’accueil et propose divers jeux d’argent (voir capture d’écran ci-contre). Malgré les apparences, la société qui exploite ce casino en ligne n’est pas basée dans notre pays, mais aux Philippines et se prévaut d’une licence d’exploitation délivrée par Gibraltar! Il aurait été, c’est vrai, pour le moins difficile qu’elle bénéficie d’une autorisation helvétique, dès lors qu’organiser des jeux de hasard sur internet est tout simplement interdit par l’article 5 de notre loi sur les maisons de jeux.
Toute personne ou société domiciliée dans notre pays contrevenant à cette disposition s’expose à des poursuites pénales. Une règle qui vaut aussi pour les loteries et paris, à l’exception, cette fois, des jeux proposés sur la toile par la Loterie romande et son pendant alémanique, Swisslos (lire encadré).
Assez paradoxalement, les joueurs, eux, ne sont pas punissables. En revanche, ils courent le risque de tomber sur des sites d’arnaqueurs qui ne leur permettront pas de récupérer leurs gains ou les plumeront avec des systèmes truqués!
La piste française
Dans le domaine, il n’est pas forcément facile pour le néophyte de distinguer les adresses sérieuses des autres. Quelques précautions permettent tout de même de limiter fortement les risques. Parmi les pistes intéressantes, celle de la France qui a libéralisé son marché de jeux d’argent en ligne tout récemment.
Pour protéger les joueurs, prévenir l’addiction et lutter contre la fraude, l’Etat français a créé une Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), qui a octroyé un nombre limité de licences. Les sites qu’elle a agréés peuvent être considérés comme fiables et, par conséquent, recommandables pour jouer en toute sécurité. La liste exhaustive est disponible sur www.arjel.fr. On y trouve des paris hippiques et sportifs, du poker, mais pas d’autres jeux de casino, toujours interdits.
Ailleurs sur internet
Si vous désirez malgré tout jouer sur d’autres plateformes, il est pertinent de bien lire les conditions générales, afin de connaître précisément les modalités de retrait des gains éventuels. Certaines sociétés rendent cette opération très compliquée, en imposant, notamment, d’avoir joué une somme globale très élevée, avant de pouvoir commencer à retirer ses gains.
Il est recommandé aussi de choisir une société fournissant des indications précises sur sa localisation et les moyens de la contacter en cas de litige. Dans ce sens, préférez les sites basés en Europe et détenteurs d’un agrément officiel d’exploitation fourni par un Etat européen, qu’ils ne manqueront pas de mettre en évidence sur leurs pages. Prudence toutefois, beaucoup de plateformes sont hébergées à Gibraltar ou à Malte, ce qui constitue un sérieux bémol en termes de fiabilité, car les licences y sont délivrées beaucoup plus facilement que dans d’autres pays comme la France.
Certaines sociétés ont également créé des labels de qualité destinés aux sites de jeux d’argent. Nous vous y fiez pas: un label est tout au plus une charte éthique, sans contrainte légale. Un casino en ligne pourrait très bien, d’ailleurs, concevoir en douce son propre label, puis se vanter d’y appartenir. La plus grande prudence est donc de mise si l’on veut éviter de se faire arnaquer.
Sébastien Sautebin
La Suisse va assouplir sa loi
Interdite à l’heure actuelle, l’exploitation de jeux de hasard en ligne devrait bientôt être autorisée en Suisse. Le Conseil fédéral souhaite en effet récupérer une partie des mises jouées sur internet, lesquelles échappent au fisc.
Le futur système reposera sur un octroi en nombre limité de concessions soumises à des conditions strictes. Parallèlement, des mesures d’ordre technique contre les jeux illégaux, comme le blocage de certaines adresses IP, pourraient être autorisées par la nouvelle loi. Mais, en raison de la longueur de la procédure, les changements n’entreront vraisemblablement pas en vigueur avant 2013.