Dans la famille Marcel*, on a la bougeotte. Voilà plusieurs années que Lise, Olivier et leurs filles Héloïse et Solène vadrouillent d’un camping à l’autre. «Dormir sous tente, c’est très romantique, mais ça implique de la monter à chaque escale», explique Lise.
Les Marcel se sont donc décidés pour un voyage en camping-car, à destination de la Bretagne. Le couple hésite toutefois: vaut-il mieux louer le véhicule pour la deuxième quinzaine de juillet ou l’acheter définitivement? Il a rendu visite à la rédaction de TCF pour évaluer le coût du kilomètre de chaque alternative.
Louer pour la quinzaine
Dans ce domaine, l’offre est abondante. Lise et Olivier étant domiciliés à Echallens (VD), nous avons approché B&W à Etagnières, le spécialiste du domaine, pour esquisser le budget de chaque variante (voir tableau).
Le véhicule choisi est assez vaste pour accueillir confortablement la petite famille. Le prix de la location s’élève à 3317 fr. la quinzaine en haute saison. «Cette formule, explique Dan Wankmüller, directeur de B&W, a l’avantage d’inclure les assurances, la vignette autoroutière et tous les frais annexes pour un kilométrage illimité.» A ce tarif, le véhicule est en outre équipé d’un porte-vélos.
Il faudra encore débourser 100 fr. pour les frais de dossier et 50 fr. pour le gaz. Nous avons estimé à 3000 km la distance parcourue d’Echallens à Brest par le chemin des écoliers, ce qui entraîne une dépense de 495 fr. de carburant, à raison de 1.07 ? (1.65 fr.) le litre. Le véhicule devant être restitué le lundi matin, Lise préfère le faire nettoyer par le loueur pour le prix de 160 fr. Le coût de cette option reviendra donc, au total, à 4122 fr., ce qui représente 1.37 fr. le km.
Acheter sa roulotte
Le même camping-car coûterait 94 910 fr. si Lise et Olivier l’achetaient neuf, un prix trop élevé pour leur budget. En revanche, s’ils le rachètent en fin de saison, le loueur leur accorde un rabais de 20%, ce qui porterait la facture à 75 928 fr.
Pour calculer les frais annuels du véhicule, nous nous sommes basés sur les indications du TCS. Dans la rubrique des frais fixes, nous avons tenu compte d’un amortissement sur quinze ans, un camping-car ayant une durée de vie particulièrement longue. Quant au coût d’opportunité, il correspond au rendement de l’argent investi s’il était placé à un taux d’épargne de 0,75%. Ce montant est divisé par deux pour tenir compte de l’inflation au fil des années.
Lise et Olivier ayant déjà une voiture, ils prévoiront des plaques interchangeables. La taxe d’immatriculation correspond au prix du véhicule le plus cher, soit, dans le canton de Vaud, un surcoût de 613 fr. par rapport à ce qu’ils paient aujourd’hui pour leur voiture. Quant à la place de parc, nous l’avons estimée à 500 fr. pour l’année: de quoi inviter au restaurant les parents de Lise, qui accueilleront gratuitement la caravane.
Les frais variables dépendent, eux, de l’utilisation effective du véhicule, que nous avons estimée à 5000 km par an. En plus des vacances d’été, la famille envisage en effet de s’échapper pour les vacances d’automne et quelques week-ends prolongés.
«Nous recommandons d’effectuer un contrôle d’étanchéité et un service par année, même si le véhicule roule peu», conseille Dan Wankmüller. La facture annuelle d’une maison sur roues s’élèvera donc à 11 400 fr. par an, ce qui représente 2.28 fr. le km.
Plus on roule, moins ça coûte
En se basant sur les indications du TCS, Lise conclut qu’il faudrait rouler 8321 km par an pour abaisser le coût du kilomètre à 1.37 fr., soit l’équivalent de celui d’un véhicule en location. En revanche, si le couple ne devait rouler que 3000 km par an, le prix du kilomètre grimperait à 3.80 fr.!
Résultat des courses: la location est, comme le couple s’y attendait, nettement plus économique que l’achat. «Cette dernière formule a toutefois l’avantage de nous permettre de partir quand bon nous chante, relève Lise. Une fois équipés, il nous suffira de tourner la clé pour nous évader! Et, à condition de rester en Europe, nous pourrons nous offrir de magnifiques voyages.»
Avant d’investir un montant aussi important, les vacanciers vont tout de même, comme le conseille le TCS, louer leur roulotte cette année, histoire de s’assurer qu’ils apprécient ce type de vacances. Et, si l’expérience est concluante, ils franchiront le pas. «Fini les sardines pleines de terre, résume Olivier. Cette année, on les dégustera pour l’apéro!»
Claire Houriet Rime
*Noms fictifs
Deux semaines sur les routes
La liste des dépenses pour les vacances estivales ne s’arrête pas là, puisqu’il faudra bien dormir et se restaurer (voir tableau). Lise et Olivier comptent alterner les longues haltes dans des établissements tout confort avec les escales «sauvages». Nous avons donc prévu 757 fr. pour les nuitées, sur une base de 35 ? (55 fr.) la nuit en moyenne. Pour emprunter les autoroutes sur le chemin du retour, ils devront encore s’acquitter de 52.60 ? (81 fr.) de péages depuis Brest. En comptant la nourriture, les repas au restaurant et les activités de la quinzaine, ils devront débourser au total près de 2900 fr.