«Le confort parfait», «L’oreiller pour un sommeil céleste», etc. Les fabricants de literie ne lésinent pas sur les superlatifs lorsqu’il s’agit de vanter les mérites de leurs produits. S’il nous était évidemment impossible de mesurer le caractère céleste d’un sommeil et le rôle que pourrait jouer un oreiller dans la survenue d’un tel état, nous pouvions par contre déterminer la qualité réelle du produit en recourant à des spécialistes.
C’est ainsi que nous avons envoyé dix oreillers en plumes, achetés pour la plupart dans des grands magasins, au laboratoire de test Hohenstein, en Allemagne. Il s’agit de modèles de format 65 x 100 cm (type traversin), sauf celui d’Ikea qui mesure seulement 50 x 60 cm. Ce dernier est toutefois vendu 16.95 fr. seulement, contre 50 fr. à 140 fr. pour les autres. Les oreillers sont de production suisse, à l’exception des modèles d’Ikea et Conforama.
Trois produits ont obtenu l’appréciation globale «très bon», six sont «bon» et un seul doit se contenter d’un modeste «satisfaisant». C’est dire si la qualité était au rendez-vous.
Plumes neuves
Le Standard 250, de Billerbeck, vendu notamment par Coop, obtient la meilleure note, à égalité avec le 7820 Medium, de Dauny, fabriqué lui aussi par la maison Billerbeck, de Fischbach-Göslikon, en Argovie. En troisième position et troisième «très bon», à un tout petit point du duo de tête, on trouve le Carola, de JJBenson, qui obtient la note maximale aux critères «qualité des plumes» et «enveloppe/densité des plumes».
Tous les coussins ont d’ailleurs obtenu au moins la note «bon» pour leur garnissage. En effet, dans tous les cas, les plumes étaient neuves. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela ne va pas toujours de soi. Souvent, on trouve aussi du matériau moins noble: plumes épaisses, brisées, tuyaux courts, duvet minuscule, etc. L’utilisation de plumes de haute qualité figure parmi les éléments à souligner dans ce test.
Le laboratoire s’est aussi intéressé à la qualité de l’enveloppe. Il a ainsi mené un test aux normes européennes permettant de compter les petites plumes qui s’échappent en cas de manipulation de l’oreiller. A l’exception du modèle vendu par Conforama, qui a laissé filer 14 plumettes, tous les coussins ont satisfait aux critères du test.
Le laboratoire a également vérifié si le contenu était conforme aux indications du fabricant et si le poids de remplissage était correctement déclaré. Huit modèles sur dix obtiennent la note maximale.
Réaction au lavage
Les oreillers devant aussi être lavés de temps en temps (lire conseils d’achat), nous avons également évalué l’impact du lavage sur leur forme, leur dureté et la formation
de boules de plumes. Quelques coussins étaient, après lavage, «plus dodus et plus fermes», ce qui n’est pas souhaitable. Le fabricant Billerbeck conteste: «Les oreillers de qualité ont plus de volume après être passé dans le séchoir.»
Finalement, nous avons constaté que quelques modèles étaient traités par azurage optique. Cette méthode de teinture d’un tissu à l’aide d’un colorant a pour objectif de renforcer l’impression de blancheur. Les azureurs optiques se dégradent mal et polluent l’environnement. Libérés par la sueur, ils peuvent également provoquer des réactions allergiques de la peau.
En ce qui concerne les résultats globaux, Interio a tenu à préciser que la conception du Classic Soft, qui a obtenu l’appréciation «bon», a été améliorée par le nouveau fabricant.
Cruauté?
La question de savoir si les plumes contenues dans les coussins ont été arrachées sur des animaux vivants n’a pas pu être déterminée. Si les fournisseurs, basés pour la plupart en Europe de l’Est et en Chine, affirment que ce n’est pas le cas, leurs propos sont difficiles à contrôler. En février dernier, l’émission de télévision suisse alémanique Kassensturz avait découvert que les oreillers Gosa Näva, vendus par Ikea, contenaient des plumes arrachées sur des animaux vivants. Ikea affirme désormais ne plus utiliser de plumes provenant de ce fournisseur, mais aurait encore quelques-uns de ces coussins en rayon…
Rolf Muntwyler / séb
Selon le type de dormeur
Avant de choisir un oreiller, il faut veiller aux quelques points suivants:
- Les personnes qui dorment sur le dos choisiront de préférence un modèle d’épaisseur moyenne; celles qui dorment sur le ventre, un modèle fin. Si vous dormez plutôt sur le côté, préférez un oreiller épais, afin que la nuque soit détendue pendant le sommeil.
- Plus le pourcentage de duvet est important, plus l’oreiller est moelleux. Un oreiller avec une forte proportion de duvet isole mieux et tient ainsi plus chaud qu’un oreiller de plumes. Si les plumes sont grandes, leurs tuyaux peuvent provoquer des aspérités dérangeantes.
- Les plumes d’oie sont, en raison de leur élasticité, de meilleure qualité que les plumes de canard. Elles se divisent, selon leur grandeur, en plumes, plumettes et plumettes duveteuses. Le pur duvet est encore plus fin.
- Les oreillers remplis de matière synthétique sont faciles à laver. Ils constituent de surcroît une bonne solution pour les allergiques.
- Les oreillers remplis de millet sont relativement durs, bien malléables, mais pas lavables.
- Laver au plus tard après une année. Le lavage peut être effectué à 60°C, ce qui élimine les acariens.
- Il est important de bien laisser sécher l’oreiller pour une question d’odeur. Placer une balle de tennis dans le séchoir à tambour afin que l’oreiller reste bien moelleux.