«Entre Noël et Nouvel-An, j’ai passé des vacances aux Baléares. Mais pendant une semaine, j’ai dû garder le lit à cause d’une grippe intestinale. Je n’ai pas consulté un médecin, car j’avais pris des médicaments avec moi. De toute manière, je n’aurais pas eu la force de quitter mon lit et il n’y avait pas de médecin parlant français près de mon hôtel. Mon employeur ne veut pas me créditer les jours de vacances passés au lit parce que je n’ai pas de certificat médical. Dois-je vraiment prouver que j’étais malade pendant mes vacances?»
Oui. La jurisprudence stipule en effet que les vacances sont suspendues durant le temps d’une maladie ou d’une incapacité de travail suite à un accident, dès que l’incapacité dépasse un ou deux jours. A condition toutefois de disposer d’un certificat médical, notamment pour des questions d’assurance. Car un grand nombre d’entreprises ont souscrit à une assurance perte de gain, qui ne paie une indemnité que contre présentation d’un tel certificat.
Par ailleurs, bien des contrats de travail prévoient que l’employé doit produire un certificat médical à partir du 3e jour de maladie. Les employeurs peuvent même stipuler dans un contrat qu’il faut un tel certificat dès le premier jour d’absence.
Vous auriez donc dû informer immédiatement votre patron de votre maladie. Et, faute de médecin sur place, vous auriez par exemple pu demander une attestation à la direction de l’hôtel, confirmant que vous avez dû garder le lit pendant une semaine, et que vous vous êtes renseigné pour trouver une médecin parlant français.
Pour pouvoir récupérer des vacances pour cause de maladie, il ne suffit cependant pas d’un petit bobo.
• La maladie ou le handicap doit vous empêcher de manière évidente de profiter des vacances prévues. Ainsi, un poignet foulé n’empêche pas de profiter de la plage pour qui est en vacances balnéaires. Mais à coup sûr, elle rendra impossible de faire une semaine d’alpinisme.
• De même, une incapacité de travail n’empêche pas forcément de prendre des vacances: un mécanicien de précision qui se foule un doigt est incapable d’effectuer son travail, mais pas d’aller flâner au bord de la mer.
• A l’inverse, il se peut que, avec une jambe dans le plâtre, un employé de bureau puisse continuer à travailler, mais sans pouvoir effectuer le trekking prévu au Népal.
Vous devrez discuter avec votre employeur quand récupérer les jours de vacances gâchés. Et vous n’avez pas le droit de simplement prolonger vos vacances pour cause de maladie sans l’avoir consulté.
• Enfin, celui qui, pendant les vacances, passe une demi-journée au lit pour cause de migraine ou d’indigestion n’a pas le droit de reprendre ce demi-jour de vacances.
S. J.