Les fabricants de shampooing ne semblent guère s’inquiéter de
la santé des consommateurs: des tests démontrent régulièrement que des produits de soins apparemment doux renferment en réalité
un grand nombre de substances contestables.
Bon à Savoir a donc fait analyser 12 shampooings: le produit phare des huit marques les plus vendues en Suisse et quatre autres marques répandues: Body Shop, Curl et M-Budget de Migros, ainsi que Weleda.
L’analyse
Les experts ont recherché divers composants pouvant nuire à la santé:
> Les muscs synthétiques qui, en grande quantité, endommagent les organes.
> Les phtalates, qui peuvent détériorer le foie, les reins et les organes de reproduction. De plus, ils ne sont pas biodégradables.
> Les formaldéhydes qui, à dose minime déjà, attaquent les muqueuses, peuvent provoquer des allergies et sont soupçonnés d’être cancérigènes.
> Les substances allergènes, dont
26 sortes doivent désormais être déclarées sur les emballages de produits vendus dans l’Union Europénne (UE). Bon à Savoir en a fait rechercher 13, considérées comme particulièrement nocives.
Les résultats
> Les meilleurs: deux produits seulement ne contiennent aucune des substances recherchées (voir tableau) et sont donc «très conseillé»: le shampooing au marron Weleda, le plus cher du test, et le Hair Care Sublime Eclat de Nivea. L’excellent résultat du Nivea surprend d’ailleurs, car le magazine de consommation allemand Öko-Test avait découvert des substances allergènes dans ce même produit il y a dix-huit mois. Le fabricant explique que la recette a été transformée depuis.
Les responsables de Weleda, pour leur part, ne sont pas étonnés: l’entreprise mise en effet sur des composants naturels dans ses recettes.
> Deux autres produits sont également «très conseillé»: le shampooing aux herbes M-Budget et le Brillance Olive de Body Shop. Le premier contient certes des formaldéhydes et le second un assouplissant appelé diéthylphtalate, mais en quantité infime seulement.
> Le moins cher: le shampooing M-Budget est par ailleurs le pro-duit le meilleur marché du test: à 0,30 fr./100 ml, il coûte près de 7 fois moins cher que le gagnant
du test Nivea Hair Care Sublime Eclat (2 fr./100 ml), 17 fois moins que le Brillance Olive de Body Shop (5,16 fr./100 ml) et 33 fois moins (!) que le shampooing au marron de Weleda (9,80 fr./100 ml).
> Les moins bons: trois shampooings se retrouvent en queue de classement: le Pantene Pro-V de Procter & Gamble, le Color Vive d’Elsève et le Bain Nutritif Satin 2 de Kérastase, pourtant le deuxième produit le plus onéreux de notre test. Ils sont déconseillés, car ils contiennent tous d’importantes quantités de diéthylphtalates et de formaldéhydes. Les deux premiers renferment en outre des muscs synthétiques.
Réaction des fabricants
> Confrontés à ces mauvais résultats, les fabricants rétorquent que les composants utilisés ne contreviennent pas aux dispositions légales.
> Par ailleurs, la directrice de l’Oréal, Béatrice Guillaume-Grabisch, nous écrit qu’«un comité d’experts européens vient de se prononcer positivement sur l’utilisation des muscs polycycliques galaxolide et tonalide», entrant dans la composition du shampooing Elsève. Elle insiste également sur le fait que «les formaldéhydes, qui servent de conservateurs, sont autorisés en très petite concentration, et même sous forme de traces». Néanmoins, qualifier de «traces» les 210 mg décelés par le laboratoire serait nettement sous-évaluer la situation.
> De son côté, Procter & Gamble souligne que les concentrations découvertes dans son shampooing ne seraient «pas cancérigènes, et totalement sûres pour la santé».
> Procter & Gamble et l’Oréal assurent d’autre part que les quantités de diéthylphtalates (DEP) trouvées ne présentent pas de danger pour la santé. Mais Jürgen Angerer, professeur à l’Institut pour la médecine du travail et de l’environnement de l’Université d’Erlangen (D), ainsi que divers chercheurs dans le domaine des phtalates, émettent des réserves à ce sujet. Ils font remarquer qu’en comparaison avec le DEHP, le plus dangereux des phtalates, le diéthylphtalate est certes relativement inoffensif. Il réduit néanmoins les capacités de reproduction. Par ailleurs, il est particulièrement problématique que les industries utilisent les phtalates en quantité énorme. Car ceux-ci se répandent dans l’environnement, et s’y accumulent.
Rolf Muntwyler / vk
Conseils pratiques
Chevelure douce à bon compte
Pour améliorer la structure et l’éclat de votre chevelure, il suffit de quelques ingrédients peu coûteux, vendus en droguerie (double dose pour cheveux longs), adaptés aux divers cheveux:
> Secs et cassants: mélangez 1 cuillère à soupe d’huile de germes de blé avec 1 c. à s. de henné incolore et 1 jaune d’œuf. Application: 30 min.
> Ternes: pressez 1 citron, passez le jus au tamis, mélangez avec 5 c. à s. d’huile de germes de blé. Application: pendant 30 à 60 min.
> Fins et gras: mélanger 1 œuf avec 3 dl de bière. Application: 15 min.
> Eprouvés (permanentés ou teintés): chauffez 5 c. à s. d’huile de germes de blé au bain-marie. Mettez tremper dans cette huile, pendant 30 min., 1 c. à café de chacune des plantes suivantes: fleurs de camomille, feuilles d’ortie et
de bouleau. Passez ensuite l’huile au tamis et laissez refroidir. Mélangez avec 1 jaune d’œuf, 1 c. à s. de miel et 1 c. à c. de jus de citron. Application: 1 h.
> Pointes «fourchues»: battez 1 blanc d’œuf, ajoutez goutte par goutte 1 c. à s. d’huile de bardane jusqu’à ce que le mélange devienne crémeux. Ajoutez 2 c. à s. de jus de citron filtré. Application: surtout sur les pointes, 30 min.
> Appliquez ces divers mélanges sur
les cheveux humides, après lavage, massez, mettez un linge autour de la tête et laissez agir. Puis lavez au shampooing doux.