Au retour de vacances, les photos sont généralement développées en format standard. C’est après seulement qu’on choisit ses plus belles prises de vue, et les fait agrandir pour les utiliser comme posters, ou en faire des cadeaux de Noël originaux. Encore faut-il savoir quel laboratoire photo tire le meilleur parti des négatifs…
Afin de répondre à cette question, Bon à Savoir et son partenaire alémanique K-Tipp ont décidé de tester différentes entreprises. Un photographe a d’abord fait cinq prises de vue, dont le champ, l’éclairage et le film (Kodak Professionnal, Royal Supra 200) étaient identiques. Les films ont été développés dans un magasin spécialisé.
Ensuite, un négatif de cinq prises de vue a été envoyé à chacune des 17 entreprises choisies – des magasins de vente par correspondance, des commerces spécialisés et des grandes surfaces – avec pour mission de les agrandir au format 20 x 30 cm.
Critères d’experts
Ces agrandissements ont finalement été examinés par une équipe de spécialistes, composée de trois professionnels externes à la rédaction et de onze experts invités, venant des laboratoires testés. Ce jury a jugé les photos en se basant sur cinq critères:
- la netteté;
- le contraste;
- le rendu des couleurs;
- les éventuels dégâts mécaniques;
- l’impression générale.
Les résultats
> Netteté – La majorité des laboratoires ont rendu des copies nettes. Deux d’entre eux n’ont néanmoins reçu qu’une mention «satisfaisant»: le laboratoire Kodak, qui se charge aussi des contrats d’Eschenmoser, et le laboratoire allemand Cewe Color, qui travaille pour Migros.
Deux autres laboratoires n’ont, quant à eux, mérité que la mention «insatisfaisant»: Photovision, à Berne, et Stutz Foto Center, à Bâle. Quelques experts ont d’ailleurs été étonnés que des agrandissements d’une qualité aussi médiocre que ceux du Stutz Foto Center puissent passer le contrôle final de qualité!
> Contraste – Plus il est marqué, plus la gradation entre les tons clairs et foncés est subtile. Sur ce point, seul le laboratoire Migros Cewe Color s’est montré «insatisfaisant».
> Rendu des couleurs – Les laboratoires ont eu plus de peine à remplir ce critère, même si quatre d’entre eux remportent tout de même la mention «bon». Il est vrai que ce jugement est partiellement arbitraire, car il dépend avant tout des goûts personnels. Certains préfèrent les couleurs chaudes (rouge, jaune), d’autres les nuances froides de bleu. D’autre part, les tons sont différents selon la lumière.
> Dégâts techniques – Les spécialistes n’ont presque pas noté de dégâts techniques, de poussière ou de taches d’eau sur les photos. Ce qui n’est pas étonnant, vu que les négatifs sont nettoyés automatiquement avant l’exposition.
> Impression générale – Enfin, les experts se sont fait une «impression générale» en tenant compte de la justesse du cadrage. Ils ont revu cette note à la baisse lorsque la photo n’était pas nette ou ses couleurs peu naturelles.
Les réactions
> Concernant le manque de netteté des agrandissements du laboratoire Stutz Foto Center à Bâle, le gérant de la filiale, Martin Portmann, explique que le problème serait dû «à un défaut dans le réglage automatique de la netteté de l’appareil d’agrandissement». Il excuse la mau- vaise qualité d’autres agrandissements par «de l’inattention au cours d’une semaine agitée».
> Pour expliquer le mauvais rendu des couleurs, les laboratoires avancent que la lumière de la pièce où a été effectué notre test était trop chaude, ce qui aurait donné une note trop rouge aux agrandissements. Ils ajoutent qu’un jugement correct ne peut s’effectuer qu’à la lumière du jour.
Mais cet argument est rejeté par l’expert Hansruedi Morgenegg, qui souligne que «les consommateurs ne regardent pas seulement leurs photos à la lumière du jour». En outre, selon lui, on ne devrait pas surestimer l’impact de la lumière.
> Enfin, le laboratoire Cewe de Migros, avant-dernier du test, à cause (entre autres) d’une mauvaise impression générale, souligne n’avoir reçu aucune réclamation ces derniers temps. «Nous en concluons que nos clients sont satisfaits de la qualité des tirages», résume Monika Weibel, porte-parole de Migros. Néanmoins, Migros «va faire en sorte que les machines du laboratoire soient mieux réglées».
Le coût des agrandissements et la rapidité de livraison n’ont pas été pris en compte dans l’évaluation. Néanmoins, les différences de tarif sont considérables. Ainsi, le laboratoire Fujifilm, qui vend par correspondance, est le meilleur marché avec un prix de 3,50 fr. par photo agrandie. Le plus cher est le laboratoire Foto Pro Ganz, à Zurich, qui vend chacune des siennes 15 fr.
On peut d’ailleurs réaliser des économies en demandant au magasin quel laboratoire va s’occuper des agrandissements. Les commerces spécialisés confient en effet souvent les développements d’un format supérieur à 20 x 30 cm à un plus grand laboratoire. En envoyant ses photos directement à ce dernier, le consommateur paiera donc parfois beaucoup moins cher.
Enfin, tous les tirages ont été réalisés et renvoyés dans un délai de un à six jours ouvrables. Les magasins spécialisés ont été un peu plus rapides que ceux de vente par correspondance. Exception louable: le laboratoire Photocolor Kreuzlingen qui, en envoyant des tirages après un jour seulement, a été aussi rapide que les magasins spécialisés les plus prompts.
Patrick Gut / vk