Il n’y a pas que le surbooking qui peut provoquer un refus d’embarquement (lire «Vol annulé, bagage perdu...une aide en quelques clics!»). D’autres situations absurdes laissent les voyageurs sur le carreau. C’est le cas du phénomène très controversé du no show. En résumé, de nombreuses compagnies aériennes annulent le vol retour si le vol aller n’a pas été effectué!
Une jeune lectrice, en séjour linguistique à Berlin en a récemment fait les frais. Dans un premier temps, elle achète un billet aller-retour Berlin-Genève-Berlin chez Lufthansa, afin de revenir en Suisse le temps des fêtes de fin d’année. Petit hic, elle tombe malade quelques jours avant son départ et décide d’acheter un aller simple Berlin-Genève pour rentrer plus tôt auprès de sa famille à Chavornay (VD).
Traitement impitoyable
Les fêtes de fin d’années terminées, elle s’attendait à pouvoir retourner à Berlin en profitant du billet qu’elle avait initialement acheté. Mais ce dernier avait été annulé sans avertissement. Elle doit alors racheter un ticket simple course à 240 fr., soit le prix payé pour le sésame aller-retour inutilisé et inutilisable. Interpellée à ce sujet, Lufthansa se cantonne à déclarer que «le problème est fréquent, mais fait partie des conditions générales». Elle renvoie au point 3.3.1 qui stipule que, si les vols n’ont pas été effectués selon l’ordre prédéfini, le prix du billet est recalculé «conformément au nouvel itinéraire».
En bref, les compagnies qui appliquent la clause du no show considèrent qu’un aller-retour est une prestation indivisible. Stratégie qui punit doublement le passager qui rate son vol aller: son billet est automatiquement annulé et sa place sur le vol retour – pas même garantie – doit être payée une seconde fois au prix fort.
En 2014, le Parlement européen a montré sa volonté d’améliorer les droits des passagers aériens. Il a adopté plusieurs mesures pour modifier deux règlements dans ce domaine. Le no show en fait précisément partie. Mais, pour l’heure, les discussions avec le Conseil de l’Union européenne sont encore en cours. Les passagers devront donc patienter encore avant de ne plus subir cette clause que beaucoup jugent abusive. D’ici là, mieux vaut donc lire attentivement les conditions générales des compagnies aériennes pour ne pas avoir de mauvaises et onéreuses surprises.
Lea Job