Quand une famille de quatre personnes part en vacances, elle emporte, la plupart du temps, un véritable arsenal multimédia: téléphone portable, ba la deur MP3, appareil photo numérique, caméra, etc. Selon la destination et le type de voyage, leur recharge peut poser problème. L’accès à une prise électrique en pleine nature ne va en effet pas toujours de soi.
Dans ce genre de situation, les chargeurs mobiles sont d’une précieuse aide. Ils permettent de redonner l’énergie nécessaire aux batteries de nombreux appareils multimédias, en les connectant le plus souvent sur un port USB. Pour fonctionner, ils doivent préalablement être chargés via une prise électrique ou, de plus en plus souvent, grâce à des capteurs solaires intégrés. Ils présentent alors un indéniable avantage écologique.
Il existe sur le marché un vaste choix de chargeurs destinés au grand public. Leur prix va de quelque 40 fr. à 200 fr., voire nettement plus pour les modèles professionnels.
Afin de tester leur efficacité, nous en avons retenu douze, dont six sont dotés de capteurs solaires, mais peuvent aussi être branchés au secteur. Les six autres ne peuvent être alimentés que par une prise électrique (voir tableau).
A l’exception du System Aton XL de Swissbatteries (178 fr.), ils sont tous moins de 100 fr. La direction du test a été confiée à Rolf Zinniker, expert en batteries à l’Institut fédéral suisse de technologie de Zurich (ETHZ) (lire les critères du test).
Tous les modèles évalués ont un port USB, ce qui garantit leur compatibilité avec la plupart des équipements multimédias. Seul le System Aton XL offre une batterie indépendante du bloc accueillant le ou les capteurs solaires. Ceux-ci sont d’ailleurs rabattables sur l’Energizer Xpal SP 2000, le Varta Solar Charger et le Solio Solar Charger Classic, leur permettant d’être plus compacts lorsqu’ils sont repliés et d’atteindre une plus grande surface de captage, une fois déployés.
Globalement, les résultats du test confirment l’efficacité des chargeurs mobiles. Des différences subsistent néanmoins entre les modèles.
Un solaire peu satisfaisant
Quatre chargeurs solaires obtiennent ainsi une note finale «bon». Parmi ceux-ci, l’Energizer Xpal SP 2000 et le Swissbatteries System Aton XL caracolent en tête de classement à égalité, suivis par le Varta Solar Charger 57082 et le Rubytec Niihau Solar Charger. Le Solio Solar Charger Classic est jugé «satisfaisant». Seul le Trail wood Solar Charger GSC 1752, le moins cher du test, doit se contenter de l’appréciation globale «peu satisfaisant».
«Celui qui veut utiliser l’énergie solaire a le choix entre plusieurs bons appareils, résume Rolf Zinniker. Toutefois, si on les compare à ceux qui sont uniquement alimentés par une prise électrique, ils demandent un peu de patience. Il ne suffit pas de les placer une heure au soleil pour que leur batterie soit pleine», ajoute notre expert.
Certains modèles requièrent une très longue exposition pour faire le plein d’énergie. Le Trail wood Solar Charger GSC 1752 a dû passer plus de onze jours consécutifs au soleil pour que sa batterie affiche 100% de charge! Pour les autres, l’opération était plus rapide, mais jamais moins d’une journée complète. Il a fallu un peu moins d’un jour et demi pour les plus rapides (Varta Solar Charger 57082 et Energizer Xpal SP 2000) et presque trois jours pour le System Aton XL, premier à égalité du classement.
La durée de charge dépend principalement de deux éléments: la qualité des capteurs solaires et la capacité de la batterie. Cette dernière est très variable: celle indiquée sur le System Aton XL est de 6000 milliampères par heure (mAh), alors que celle déclarée sur les autres modèles solaires va de 1650 à 2600 mAh, soit environ un tiers de moins. Rappelons que la batterie de la première est indépendante du bloc solaire, comme on le voit sur la photo, et donc d’une taille supérieure.
Ces différences sont importantes surtout si l’on compte charger plusieurs appareils multimédias, dont certains sont particulièrement gourmands en énergie. Seul le System Aton XL est parvenu à alimenter pleinement un iPhone 4. Le Xpal SP 2000 d’Energizer, premier du test, n’a pu atteindre qu’un niveau de charge de 90%, alors que le Solar Charger GSC 1752 de Trail wood, s’est limité à… 14%.
Si la durée d’exposition au soleil est réduite, faute de temps ou de ciel dégagé, la capacité des modèles solaires diminue drastiquement. Après trois heures d’ensoleillement, le Xpal SP 2000 et le System Aton XL n’ont pu charger l’iPhone qu’à hauteur respective de 50% et de 40%. Ce résultat est tombé à 6% avec le Trailwood.
Enfin, notre expert constate que les deux premiers de notre classement sont incontestablement les plus adaptés pour la charge des équipements multimédias à grand écran digital, comme les smartphones ou les caméscopes numériques, qui exigent plus d’énergie qu’un baladeur MP3, par exemple.
Les résultats présentés doivent être nuancés, selon l’utilisation prévue. En effet, celles et ceux dont le séjour permet un accès à une prise murale peuvent brancher au secteur ces chargeurs solaires, qui retrouveront alors leur pleine capacité.
Sans capteurs solaires
Plus petits et plus pratiques que les précédents modèles, les chargeurs mobiles alimentés uniquement au secteur révèlent de bons résultats. Des six que nous avons testés, deux décrochent l’appréciation globale «très bon». Il s’agit du A-Solar Power Bank Pro, qui frise la perfection avec une note finale de 5.9 sur 6, et du Just Mobile Gum Plus qui le talonne avec 5.8 points. Deux autres sont jugés «bon» et deux «satisfaisant».
Décharge progressive
Comme pour les solaires, notre expert Rolf Zinniker a évalué leur capacité à rebooster la batterie de divers équipements multimédias. Le A-Solar Power Bank Pro est ainsi parvenu à charger complètement presque deux fois un smartphone Samsung Galaxy Ace et 2,5 fois l’appareil photo Nikon S8100.
En comparaison, le Duracell Instant USB Charger PPS 2 n’a permis qu’une charge à 50%. Ce petit objet léger est donc plutôt adapté aux situations d’urgence.
Il est à relever que certains chargeurs mobiles ne peuvent être éteints, ce qui est un net désavantage, puisqu’ils se vident progressivement. Sur les douze modèles que nous avons testés, seuls cinq ne présentent pas cet inconvénient: le Varta Solar Charger 57082, le Solio Solar Charger Classic, le Just Mobile Gum Plus, l’Energizer Power Pack XP 2000 et l’USB Charger PPS 2 de Duracell.
Jeannette Büchel / seb
EN DÉTAIL
Les critères du test
Rolf Zinniker, chercheur et spécialiste en batteries à l’Institut fédéral suisse de technologie de Zurich (ETHZ), a mené les tests selon les critères suivants.
1 / Nombre de journées ensoleillées nécessaires pour un chargement complet – Notre expert a calculé le nombre de journées, affichant chacune 10 heures d’ensoleillement, nécessaires pour que les batteries des chargeurs soient totalement remplies.
2 / Efficacité après recharge au soleil – Combien d’appareils multimédias peuvent-ils être alimentés à 100% par un chargeur lorsque ce dernier a été placé
10 heures au soleil, puis pendant trois heures seulement. Le test a été réalisé avec les appareils suivants:
- baladeur MP3 Philips Gogear Ariaz 8GB;
- baladeur MP3 Cowon J3;
- appareil photo numérique Nikon Coolpix S8100;
- téléphone portable Samsung Galaxy Ace S5830;
- iPhone 4;
- iPod touch, nano et shuffle.
Tous étaient compatibles avec les deux types de chargeurs testés, ce qui ne va pas toujours de soi.
Il est donc recommandé de vérifier que le modèle que vous souhaitez acheter s’accorde bel et bien avec vos appareils.
3 / Efficacité après recharge au secteur – Lorsqu’on approvisionne un chargeur avec le courant du réseau, combien d’appareils multimédias peut-il à son tour charger?
4 / Prise en main et emballage – Les chargeurs de batteries sont-ils faciles à utiliser? L’emballage fournit-il les informations nécessaires? Est-il facile à ouvrir? Un mode d’emploi est-il nécessaire et, le cas échéant, est-il compréhensible?
5 / Qualité de la finition – La finition est-elle de qualité? Existe-t-il une indication du niveau de charge? Quelle est la connectique disponible?