Pour sauter dans les flaques et chanter sous l’averse, mieux vaut être bien protégé! Bon à Savoir a envoyé des vestes de pluie pour enfants (tailles 110 à 128) dans un laboratoire, afin de vérifier leur imperméabilité, leur faculté à laisser la peau respirer et leur résistance à l’usure (lire «Les critères du test»). Après une inspection sous toutes les coutures, huit d’entre elles s’en sortent avec les honneurs.
Les résultats sont étonnants, car des vestes bon marché s’en tirent brillamment. Ainsi, celle qui tient le mieux l’eau est la Rockpoint de C&A, la moins chère de notre panel. Elle est en outre très respirante et s’use peu. Deux autres modèles obtiennent la mention «très bon» dans tous les critères: celui de la gamme Functional Outdoor de H&M décroche même la meilleure note moyenne, à égalité avec le Tornado de la marque suédoise Isbjörn. Du haut de ses 179 fr., c’est toutefois – et de loin - le plus cher du test.
Aucun des tissus testés ne laisse directement passer l’eau. Mais c’est au niveau des coutures que l’étanchéité n’est pas toujours totale: l’eau goutte par exemple à travers le capuchon de la Trevolution. Et les coutures des Campus et Unisex de Vögele rendent les armes à partir d’une faible pression d’eau déjà.
Trop peu respirants
La pluie empêche rarement les enfants de s’agiter. Il est donc important que leurs vestes laissent s’échapper la transpiration. Sur ce point, deux d’entre elles ratent le coche: la Rukka et la Campus vendue chez Manor. Cette dernière était d’ailleurs la seule à être matelassée.
Au test de résistance, sept concurrents s’en sont sortis pratiquement sans dommage. Sur les trois autres modèles, les experts ont relevé des traces d’usure. Le plus rapidement élimé a été celui du fabricant finlandais Rukka. Le textile des Trevolution et Vögele s’est, quant à lui, éclairci sur la zone soumise au frottement. Interrogé sur le résultat «peu satisfaisant» de la Campus, Manor se déclare surpris: «Nous n’avons jamais reçu de feedback négatif de notre clientèle à propos de son étanchéité», s’étonne la porte-parole du groupe, Elle Steinbrecher. Mais elle prend ce résultat au sérieux et annonce que le grand magasin en parlera avec le fabricant. Même son de cloche chez SportXX et sa maison mère Migros, qui promettent des améliorations sur la Trevolution, après discussion du manque d’étanchéité des coutures avec le producteur.
De son côté, le patron de Rukka admet que le vêtement testé n’est pas respirant, tout en soulignant qu’il n’est pas annoncé comme tel. Quant au magasin Charles Vögele, il annonce qu’il va tester de nouveau son produit. Des mesures seront prises si le mauvais résultat se confirme.
Nous avons également cherché à savoir si les vestes contenaient des substances nocives. En effet, la peau des enfants est particulièrement sensible aux polluants, car leurs organes et leur système immunitaire sont encore en cours de développement. Parmi les composants qui peuvent passer la barrière de la peau, les perfluorocarbures font partie des plus sensibles. L’Agence de protection environnementale américaine les classe ainsi parmi les substances cancérigènes et les perturbateurs endocriniens.
Peu de contaminants
En la matière, le résultat est plutôt réjouissant: seuls trois modèles – C&A, Hajk et K-Tec – contiennent des perfluorocarbures. Mais, dans les trois cas, la concentration est inférieure à la limite de 0,05 mg/kg fixée par le label Oeko-Tex. Pour rappel, ce dernier garantit qu’un textile est exempt de produits toxiques pour le corps et l’environnement.
Vincent Cherpillod
En détail
Critères du test
Les experts de l’Institut de recherche textile Hohenstein (D) ont testé les dix vestes de pluie selon les critères suivants.
- Etanchéité: les vêtements ont été soumis à un test de pression d’eau (max. 150 millibars) qui prenait fin dès que trois gouttes d’eau apparaissaient sur le revers du tissu. Le test a été mené au niveau des coutures du capuchon, du cou et
des épaules ainsi que sur les manches et le côté. - Respirabilité: les experts ont utilisé une plaque de métal poreuse sur laquelle ils ont versé de l’eau. Plus la vapeur d’eau parvenait à traverser le tissu de l’intérieur vers l’extérieur, meilleure était la respirabilité.
- Résistance à l’abrasion: un morceau de tissu a été découpé dans chaque veste, puis soumis
50 000 fois à un frottement mécanique contre de la laine non dégraissée. Le labo a observé ensuite si le textile était abîmé ou déchiré. - Substances nocives: un bout du revêtement extérieur de chaque vêtement a été traité avec un solvant, afin d’y déceler plusieurs polluants: alkylphénols, alkylphénols éthoxylates et composés perfluorés.