L’approche des bagages dépend du moyen de transport qu’on emprunte. Les valises à coque se plient volontiers aux supplices de la soute d’un 747. Mais, pour un déplacement en train ou en voiture, leur poids et leur rigidité de coffre-fort ne sont plus un atout. Dans ces conditions, un autre genre de contenant reprend la main: les sacs de voyage à roulettes.
Le bon marché trop cher
Leur avantage, c’est d’être à la fois légers, compressibles et maniables. Mais qu’en est-il de la qualité? En collaboration avec nos confrères alémaniques de saldo et de Kassensturz, nous avons envoyé dix modèles dans un laboratoire. Tous disposaient de deux roues, d’une contenance n’excédant pas 121 litres et supportaient une charge de 20 kilos.
Le bilan n’est pas folichon, puisque seul le Eagle Creek a été jugé «bon». Son prix (249 fr.), parmi les plus élevés du lot, montre que la qualité se paie pour un tel objet. Et ce n’est pas les articles bon marché qui nous contrediront: les trois modèles vendus à moins de 100 fr. ont tous écopé de la mention «peu satisfaisant».
Au test des chutes, les Dakine Split Roller 100 et Eagle Creek Load Warrior sont les seuls à en être ressortis quasiment indemnes. On ne peut pas en dire autant du Samsonite qui a perdu une roue dans la bataille, d’où sa très mauvaise note sur ce critère. Le fabricant rétorque que son produit a pourtant passé ses propres tests haut la main. Tout en précisant que les pièces de rechange sont disponibles gratuitement.
Le Burton Wheelie Double Deck n’est guère plus résistant aux atterrissages forcés, puisque son fond en plastique s’est cassé. Les Titan et Freestyle de Migros n’ont pas donné satisfaction sur ce point non plus. Tout comme le K-Tec Wheel Travel Bag, vendu à Athleticum, qui a terminé l’épreuve avec des renforts d’angle éclatés. Après avoir pris connaissance des résultats, l’enseigne de sport nous a informés que plus aucune pièce ne serait fabriquée avec ce type de plastique.
Tout n’est pas en sucre!
On pouvait craindre que le bilan du test des chutes trahisse de grosses lacunes de robustesse. Mais la bonne nouvelle, c’est que les sacs ont globalement bien passé les autres épreuves de résistance. Ainsi, la grande majorité s’est jouée de notre parcours du combattant – 25 km sur des revêtements divers – sans que la poignée ou les roues rendent les armes. Seul le Roncato Trolleybag de Coop s’est montré faiblard après 14 kilomètres déjà; sa poignée s’est déchirée et son fond est devenu si instable que les roues étaient penchées.
C’est évident, les sacs à roulettes ne peuvent pas protéger les bagages aussi bien qu’une valise rigide. Mais, malgré la souplesse de leurs fibres synthétiques, la plupart des modèles offrent une protection correcte. Les K-Tec, Roncato et Titan se sont néanmoins montrés trop légers pour prétendre à une note satisfaisante sur ce point. Le Roncato et le Titan doivent ce mauvais résultat à leurs minces parois latérales qui font penser à un simple sac de sport.
Ennemis de la pluie
Au chapitre de la conception et de la maniabilité, le Samsonite fait jeu égal avec le vainqueur du test. Ils sortent du lot grâce à leurs finitions soignées et sont agréables à tirer. A l’inverse, le Roncato est instable et se retourne facilement en cas de mouvement brusque. Coop dit ne pas avoir reçu de plaintes à ce sujet, mais vérifiera tout de même son produit.
L’étanchéité n’est de toute évidence pas le fort des sacs à roulettes. Autant dire qu’aucun ne résiste bien longtemps à une pluie battante. Dans de telles conditions, le Samsonite a mieux tiré son épingle du jeu que ses concurrents. Le Eagle Creek, le 46 Nord, le Freestyle et le Titan ont été particulièrement faibles sur ce critère avec, comme talon d’Achille, leur fermeture éclair. Le Eagle Creek est si peu étanche qu’il ne protège que des éclaboussures. A la suite de notre test, Migros entend réagir en remplaçant le Titan par un modèle plus imperméable.
Jeannette Büchel / yng
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EN DÉTAIL
Critères du test
1 / Résistance aux chutes: les sacs ont été chargés (20 kg) et lâchés sur l’asphalte depuis une hauteur de 2 m sur les six faces et les huit coins. Les testeurs les ont ensuite laissé tomber – sans élan – à dix reprises sur leur poignée télescopique.
2 / Robustesse des roues et des poignées: lestés d’un contenu de 20 kg, les sacs ont été tirés à une vitesse de 4 km/h sur une distance de 25 km. Le test a permis de simuler le roulement sur différentes surfaces (plates, irrégulières et accidentées), ainsi que le passage de trottoirs. Ensuite, ce sont les poignées qui ont été mises à l’épreuve: les sacs, toujours lestés de 20 kg, ont été soulevés 2500 fois.
3 / Protection des bagages: les experts ont évalué la résistance du contenu aux dommages mécaniques (chocs, etc.).
4 / Conception: le laboratoire a observé chaque sac globalement pour évaluer si l’agencement (compartimentage, etc.) ainsi que la qualité de fabrication et la maniabilité étaient bons.
5 / Imperméabilité: arrosés d’eau pendant 5 minutes de tous les côtés, les sacs ont dévoilé combien ils étaient étanches.