Sommaire
- de la vigne à la caveLes éléments qui rendent un vin «biologique»• L’entretien du sol: c’est là que se concentrent les différences entre les viticultures biologique et traditionnelle.• Les engrais chimiques sont prohibés: seuls les engrais naturels sont utilisés (fumier, algues, poudre d’os, jusqu’à son interdiction suite à la maladie de la vache folle).• Les herbicides sont bannis: l’«enherbement» est obligatoire. On reconnaît la vigne bio à l’herbe qui pousse librement entre ses pieds, formant un rez-de-chaussée végétal qui retient les acariens. L’inévitable lutte entre vigne et herbe pour s’alimenter en eau est éprouvante à supporter pour les vignes encore non acclimatées au bio, mais les rend plus robustes à terme.• Traitement des prédateurs et maladies: les armes chimiques sont interdites.• On augmente progressivement la résistance de la plante (voir ci-contre).• On adapte les encépagements aux conditions phytosanitaires propres à la parcelle, par exemple, en remplaçant le Chasselas d’une parcelle très touchée par le mildiou par du Sauvignon blanc, naturellement plus résistant.• On utilise des moyens naturels et éprouvés: le soufre contre l’oïdium, le cuivre contre le mildiou. Seul problème du cuivre: il s’accumule dans le sol. «Mais on n’a jamais noté de cas de pollution au cuivre pour autant», souligne Willy Cretegny, qui considère comme une «aberration» l’idée d’interdire le cuivre – limité à 3 kg/ha pour la viticulture biologique.• Travaux en vert: ils intègrent globalement des considérations écologiques, notamment en refusant l’option du «tout-mécanisé».• Le palissage, par exemple (l’accrochage des sarments sur des fils de fer pour augmenter l’exposition de la plante à la lumière), se fait à la main et sans ficelle de plastique.• Vinification: le label Biovin oblige l’encaveur à se soumettre à un contrôle annuel en cave.• Les levures et bactéries génétiquement modifiées sont interdites.• Les produits de collage chimique également. La clarification du vin encore trouble se fait donc par des moyens naturels, comme le blanc d’œuf ou le lait maigre.• Chaptalisation: sauf dérogation, l’ajout de sucre est limité à 2,5 kg/100 • «Mesure de puriste qui se justifie d’autant moins qu’on dispose aujourd’hui de sucre bio», selon Willy Cretegny.• Teneur autorisée en soufre (agent conservateur) plus faible. «Ce qu’apprécient de nombreux consommateurs, commente le président de Biovin: le vin donnerait moins mal à la tête».• Prix: Le prix moyen du vin bio n’est pas beaucoup plus élevé que celui issu de viticulture traditionnelle (9,50 fr. contre 8 fr. en moyenne pour une bouteille de Chasselas de 0,7 l. Un prix imposé par les règles du marché (et notamment l’importation par les grandes surfaces de vins bio étrangers à des prix très modestes), qui pour Willy Cretegny, ne correspond guère à la réalité des coûts. B. G.
Vache folle oblige, de nombreux consommateurs de viande n’achètent désormais leur steak que s’il arbore un label «bio», tel que le bourgeon de Bio Suisse. On ne peut en dire autant des disciples de Bacchus, dont les caves restent pauvres en vins biologiques.
Il faut dire que l’offre est elle-même minoritaire: pour l’ensemble de la Suisse, le vignoble certifié biologique par Biovin (section de Bio Suisse) occupe un peu plus
de 50 exploitations viticoles (dont douze en ...
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