Georges, métallurgiste de 60 ans, donc proche de la retraite, pourrait croire qu’il est peu touché par la votation du 7 mars prochain. Erreur: en acceptant que le taux de conversion diminue à 6,4% (au lieu des 6,8% d’ores et déjà programmé pour 2014), il va perdre plus de 21 000 fr. durant sa retraite.
Mais pour Adeline, secrétaire de 25 ans, à qui on murmure en aparté que, en refusant une «petite» baisse supplémentaire, les jeunes risquent d’être les dindons de la farce, c’est pire encore, puisqu’elle va perdre près de 52 000 fr. sur ses futures rentes.
Moins encore!
Et pour Alex, ingénieur cadre de 40 ans doté d’un bon salaire, la note monte encore, puisque, en un seul dimanche de votation, il risque de perdre quelque
60 000 fr. durant sa retraite.
Mais comment une malheureuse différence de 0,4% du taux de conversion peut-elle engendrer de telles pertes? Par un simple effet multiplicateur nécessitant, en revanche, passablement de calculs. Voilà pourquoi nous avons conçu un programme permettant à chacun de chiffrer la perte sèche que cette deuxième baisse engendra sur sa future retraite (lire l’encadré).
Exemple concret
Reprenons toutefois l’exemple d’Adeline, secrétaire depuis cinq ans dans une compagnie d’assurances basée à Genève. Elle ne va, en fait, commencer à cotiser pour sa prévoyance professionnelle que cette année, soit à 25 ans, comme la loi le prévoit. Son salaire mensuel, actuellement de 4360 fr. payé 13 fois par an, va, fort heureusement, augmenter au fil du temps (en moyenne de 3% par an, pour cause de renchérissement, hausses réelles cumulées, promotion, etc.) et sera donc de 6524 fr. en 2050.
Elle va donc consacrer, au fur et à mesure de sa carrière, entre 3,5% et 9% de ce salaire à la prévoyance professionnelle, tout comme son employeur. Ces cotisations, servies d’un taux d’intérêt moyen de 3,5%, (mais 2% en 2010) vont constituer, à l’heure de ses 65 ans, un capital de 590 000 fr. environ.
Pour les jeunes aussi
C’est ici que les choses se gâtent. Si le taux de conversion passe en effet à 6,4% au lieu des 6,8% d’ores et déjà programmés, la rente sera logiquement réduite de 0,4% durant toute sa retraite, prudemment estimée à vingt-deux ans. C’est ainsi que, en fin de compte, elle perdra 51 921 fr., alors qu’on tente de lui faire croire que, en tant que jeune, elle a tout intérêt à accepter une deuxième baisse en cinq ans!
Calculez votre perte!
Grâce à un calculateur construit autour du raisonnement expliqué ci-dessus, vous pouvez calculer quelle sera la conséquence sur votre retraite si la deuxième baisse des rentes est acceptée le 7 mars prochain. Il vous suffit d’entrer votre année de naissance, le début de votre activité ainsi que votre salaire mensuel brut actuel. Le résultat est, malheureusement, souvent édifiant!
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