Il est largement reconnu que la pratique d’un sport a des effets bénéfiques sur la santé: prévention des maladies cardiovasculaires, du diabète, des cancers, de l’ostéoporose, des dépressions, etc. Mais qu’entend-on par activités sportives? Et surtout comment comparer leurs effets bénéfiques?
Une équipe de scientifiques de l’Université de Caroline de Sud (USA), dirigée par Barbara E. Ainsworth, vient de mettre au point une méthode de comparaison basée sur la consommation d’oxygène par le métabolisme, exprimée en «met» (Metabolic Equivalent). Cette méthode a permis d’établir un classement détaillé des pratiques sportives et peut être téléchargée sur internet (en anglais*). Notre graphique, ci-dessous, donne un aperçu de l’effort progressif qu’elles impliquent.
Effets bénéfiques
On y découvre, par exemple, que la position assise ou couchée équivaut à 1 met, alors que courir à un rythme soutenu en représente 7. Ce qui signifie que, en courant, l’organisme dépense sept fois plus d’énergie qu’en position assise.
Après avoir établi ce classement, les experts ont déterminé les activités qui, de par le nombre de met qu’elles affichent, sont réellement bénéfiques à la santé. Il s’agit de toutes celles dont l’intensité se situe entre 3 et 6 met: la marche, le ping-pong, le vélo, le bowling, la natation, la danse, etc. Le graphique ci-dessous inclut le golf dans cette fourchette, mais seulement si le golfeur se déplace à pied sur le terrain!
Si étonnant que cela puisse paraître, l’activité sexuelle reste en-deça de cette fourchette optimale. Les experts estiment, en effet, qu’un rapport, même soutenu, ne correspond qu’à 1,5 met!
A l’inverse, l’effort supplémentaire qu’exigent les pratiques dont l’intensité se situe au-delà de la fourchette idéale n’augmente pas le capital santé. C’est ce que confirme une récente étude américaine menée sur 700 aînés: une marche quotidienne de 2 à 3 km réduit de moitié le risque de décès. Mais au-delà de 3 km/jour, ce risque n’est pas moindre. L’étude démontre, au contraire, qu’un entraînement trop soutenu, un marathon par exemple, peut nuire au système cardiaque.
Ces récentes études démontrent qu’il est inutile de s’exténuer ponctuellement: mieux vaut bouger au quotidien et de manière modérée pour rester en forme. De même, elles chassent une idée trop largement répandue que le poids est l’unique indicateur de santé (lire notre article en page 28).
En conclusion, comme le préconisent notamment Promotion Santé Suisse et l’Office fédéral du sport (Ofspo), il faut intégrer une demi-heure de sport modéré à son programme quotidien.
Conseils pratiques
«Avec un peu d’imagination, commente Kurt Henauer, porte-parole de l’Ofspo, on arrive à caser 30 minutes de sport (en continu ou par blocs de 10 minutes) dans une journée même très chargée.» Comment? Tout simplement en privilégiant le vélo à la voiture chaque fois que cela est possible, en descendant du bus deux arrêts plus tôt, afin de terminer la trajet à pied, en effectuant quelques mouvements de gymnastique face à la télévision, etc.
Kurt Henauer ajoute qu’il est primordial que ces quelques instants de sport quotidien ne deviennent pas une corvée, mais restent un plaisir. Pour cela, il recommande d’entraîner des amis avec soi, afin de se motiver en groupe.
Sonja Marti / zeb
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