Face à la concurrence des smartphones Android, l’iPhone avait un défaut de taille: impossible d’utiliser une autre carte SIM que celle fournie par l’un des trois grands opérateurs suisses jusqu’à l’échéance du contrat. Une épine dans le pied de ceux qui voulaient acheter une carte SIM à prépaiement à l’étranger, le temps d’un séjour ou de leurs vacances. Ils étaient alors privés d’une bonne solution pour éviter des tarifs de roaming qui ne risquent pas de baisser, après la suspension de la motion «Halte aux tarifs prohibitifs à l’étranger» par le Conseil des Etats (lire «Roaming: les tarifs restent choquants», BàS 4/2013).
Dès le 1er juillet via iTunes
Mais la bonne nouvelle, c’est que Swisscom a décidé de supprimer ce verrouillage SIM sur les portables d’Apple. Dès le 1er juillet, ses abonnés pourront ainsi utiliser leur iPhone avec n’importe quel autre opérateur. Il suffira pour cela de mettre à jour l’appareil via le logiciel iTunes, a annoncé le géant bleu le 7 mai dernier.
Les appareils liés à un abonnement prépayé continueront, eux, d’être bloqués, «car Swisscom subventionne fortement les appareils proposés dans ces offres qui ne sont pas soumis à une durée de contrat minimum», explique l’entreprise (lire notre article «Swisscom: contourner le simlockage des prepaids»).
Quid d’Orange et de Sunrise?
Les deux autres principaux opérateurs vont peut-être devoir suivre le leader du marché, afin d’être concurrentiels. Orange déclare «évaluer la possibilité d’enlever le SIM-lock sur l’iPhone». Sunrise ne s’est pas encore positionné, mais dit avoir pris acte «avec intérêt» de la décision de Swisscom. En attendant, il bloque les appareils pendant 12 ou 24 mois selon la durée du contrat, puis les «désim locke» gratuitement à l’échéance de celui-ci. Orange procède de la même manière après respectivement neuf ou 21 mois selon les offres. Or, la possibilité d’utiliser n’importe quelle carte SIM sur son portable est bien un atout pour quiconque souhaite baisser sa facture de télécommunication lors d’un séjour à l’étranger. Car, comme le montre notre comparatif (voir tableau), il est plus intéressant d’acheter une carte SIM dès qu’on arrive dans le pays de destination que de continuer à utiliser son abonnement suisse. Et cela même si l’on a choisi une option censée réduire les coûts de roaming.
Données quinze fois moins chères
Si les différences sont déjà importantes pour un simple appel passé dans le pays visité, elles le sont encore plus pour le surf sur internet. En effet, alors que les utilisateurs surfent de plus en plus souvent à l’étranger sur leur smart phone pour obtenir des informations pratiques (guides, cartes, etc.), le tarif des données est encore très élevé chez nos opérateurs.
A titre d’exemple, un mégabyte consommé par un client de Sunrise en vacances en France coûtera la bagatelle de 15 fr. (sans option). Avec une carte SIM de Simyo, ce même mégabyte ne se montera plus qu’à 1 fr. Et chez Lebara, une simple recharge de 5 € (6.25 fr.) permet de surfer gratuitement pour 50 Mb! A noter que Sunrise vient de corriger quelque peu le tir avec de nouveaux abonnements lancés le 26 mai.
Avec un nouveau téléphone
Les cartes SIM prépayées ont un prix de départ qui n’est pas indiqué dans le tableau ci-contre. Celui-ci peut effectivement dépendre de la somme qu’on veut charger. Généralement, leur prix à l’achat varie de 5 € à 20 €, mais il comprend également un crédit souvent équivalent à cette somme.
Il est aussi parfois possible de bénéficier d’une offre en achetant un nouveau téléphone portable. Avec LeFrenchMobile, par exemple, vous disposerez d’un Nokia 100 pour 61.40 fr. avec 18.80 fr. de crédits inclus. Egalement fréquemment proposée avec les cartes SIM étrangères, une clé USB faisant office de modem internet 3G. Cela peut vous permettre de surfer avec votre ordinateur portable ou votre tablette depuis la plage. A moins que vous ne profitiez de vos vacances pour complètement déconnecter…
Loïc Delacour
ASTUCES
Des applications pour éviter le roaming
> Appels et SMS: pour ceux qui ne peuvent toujours pas installer la carte SIM d’un autre opérateur lors de leur séjour à l’étranger (lire ci-contre), une solution est de chercher des bornes de wifi ouvertes, comme il en existe fréquemment dans les hôtels ou les restaurants. Utile pour surfer sur internet, bien sûr, mais aussi pour téléphoner gratuitement en utilisant des applications comme Viber, Skype, etc. ou d’envoyer des messages (WhatsApp, iMessage, etc.).
> Informations touristiques: pour utiliser des applications de type «Guide» qui donnent des renseignements sur les lieux visités, il convient de choisir celles qui sont consultables «hors ligne». Les données doivent être entièrement téléchargées en Suisse ou sur un wifi, pour être, ensuite, utilisées sans que des frais de connexion soient facturés.
> Guidage: pour les cartes géographiques, il faut également privilégier leur téléchargement avant le départ. Avec la populaire application Maps, de Google, il est possible d’enregistrer des cartes de régions spécifiques directement sur son smartphone. Mais il existe aussi
des cartes téléchargeables du monde entier, comme MapsWithMe. Il suffit ensuite de mettre en marche le GPS pour être guidé sans aucune connexion internet.
> Contrôle des données: certaines applications peuvent être très utiles en vacances, notamment pour contrôler l’échange de données. Roaming Control pour Android, par exemple, désactive les données lorsqu’on passe sur un réseau étranger. Onavo Extend, disponible aussi sur l’iPhone, supprime les éléments lourds comme les images si l’on visite un site internet, ce qui diminue le transfert de données, et donc la facture. Enfin Wi-Fi Finder trouve des réseaux sans-fil, gratuits ou non, qui sont situés à proximité.